TELLURION – Tellurion
Nous allons commencer cette chronique en nous cultivant un peu avec la définition du Tellurion, un appareil mécanique servant à décrire les mouvements de la terre et de la lune autour du soleil, afin d’analyser le cycle des saisons. Ce nom a sans doute fortement inspiré les musiciens de Tellurion, au point qu’ils ont représenté la pochette de leur premier album avec des roues dentées, typique de la composition du Tellurion employé par les astronomes du XVIIIe siècle.
Mais ce qui nous intéresse ici ne ressort pas de l’astronomie mais plutôt de la métallurgie. Les gens de Tellurion viennent d’Oostburg aux Pays-Bas, à un jet de pierre de Knokke, et ont sorti un premier album éponyme en mars 2014, ce qui remonte déjà un peu. N’ayant pas réussi à bien se faire entendre par le biais de l’autopromotion, Elton Boussen (chant), Brennan Caboor (guitare), Matthijs Quaars (batterie), Benjamin Moll (guitare) et Marvin Marteijn (basse) ont eu l’idée de se tourner vers des canaux professionnels en matière de diffusion et c’est ainsi que leur disque est enfin parvenu jusqu’à nos oreilles.
Et il eut été dommage de passer à côté de ce bon album, fabriqué avec sincérité et conscience par ces musiciens qui ont su allier technicité et influences maîtrisées. Des reprises de Pantera, Machine Head ou Lamb Of God que Tellurion usinait sur les scènes de ses débuts en 2010, il a su tirer des idées qui ont rapidement pris leur indépendance par rapport aux vieux maîtres. Ainsi, Tellurion formule désormais un métal moderne que l’on pourrait rapprocher du djent de Meshuggah, avec quelques éléments mélodiques empruntés à Avenged Sevenfold et la puissance massive d’Amon Amarth.
L’album « Tellurion » se révèle un équilibre intéressant entre ces différents pôles, puisque la mélodie ne vient jamais trop prendre le dessus et que les constructions complexes restent suffisamment directes pour maintenir l’auditeur en haleine sur des routes bien tracées. Sans crier gare, Tellurion fait glisser ses propos vers une relative simplicité encore mal dégrossie (« Apex predator ») vers des chansons habilement construites et puissantes (« Mountains crumble », « The gift »). Des riffs acérés viennent redonner de salvateurs coups de fouet à des moments cruciaux (« Stones break the water », « 22-7 »), soulignant un bel équilibre entre agressivité instrumentale et apaisement mélodique.
Chaque morceau possède sa part de personnalité, ce qui évite la redite et permet de traverser l’album avec un intérêt sans cesse renouvelé pour les compositions jalonnant cet album qui est un joli coup d’essai. Il ne reste plus qu’à espérer que Tellurion perdure et revienne bientôt avec du matériel d’aussi bonne qualité.
Pays: NL
Autoproduction
Sortie: 2014/03/18