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6:33 – Deadly scenes

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Les Parisiens de 6:33 se sont constitués depuis quelques années une flatteuse réputation de musiciens fous et habiles servant la cause d’un métal progressif qui ne se prend pas au sérieux mais surfe avec une déconcertante facilité sur toutes sortes de genres. Quand ils font du prog, ils sont meilleurs que les progueux, quand ils font du funk, ils sont meilleurs que les funkeux et quand ils font du métal, ils sont meilleurs que les métalleux.

Avec leur bagage musical, les gens de 6:33 sont capables d’aller n’importe où et ils l’ont prouvé avec leur premier album « Orphan of good manners«  (2011), suivi d’une collaboration avec Arno Strobl de Carnival In Coal dans « The stench from the swelling«  (2013). Aujourd’hui, Rohrschach (chant), Niko (guitare), S.A.D. (basse), Howakhan Ituha (claviers et machines) et # (claviers et machines aussi) reviennent avec un nouvel album de leur cru, une plongée rigolote et ébouriffée dans une nouvelle histoire scabreuse, celle d’un petit mort vivant ressorti de la tombe qui nous fait vivre (ou mourir) des aventures baignées d’atmosphères chères à Tim Burton, Devin Townsend ou Alice Cooper.

« Deadly scenes » emporte l’auditeur le long de neuf chansons dégoulinant de structures complexes et toujours hâtées par un rythme effréné. On reconnaît les influences traditionnelles de 6:33, entre Devin Townsend, Faith No more, Primus, avec toujours de brusques incursions disco en plein milieu de tempêtes électriques solidement négociées par des instrumentistes d’exception. Un petit aspect manouche, le genre Gogol Bordello, vient aussi parfois s’inviter le long de cet album toujours bien fou mais qui ne surprendra pas ceux qui connaissent déjà les œuvres précédentes de 6:33. Les néophytes connaîtront ici ce que connaît toute personne dont les oreilles sont passées entres les fourches caudines de ce groupe : surprise devant le cocktail musical pétaradant, décontenancement face aux pistes musicales brouillées à chaque instant, enthousiasme envers les poussées d’adrénaline prodiguées par ces sorciers farfelus et virtuoses.

De « Hellaluljah » en passant par un « The walking fed » métallo-africain, un « Black widow » hyperactif, un « Lazy boy » que n’aurait pas renié Meat Loaf et un mini-opéra de 13 minutes en final (« Deadly scenes »), 6:33 revêt sa main de fer d’un gant de velours, place une grenade dans un paquet cadeau enveloppé de satin et nous l’offre avec le petit sourire narquois de celui qui connaît à l’avance les effets de sa surprise. Souriez, vous êtes… explosés.

Pays: FR
Kaotoxin Records
Sortie: 2015/01/12

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