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BENEDICTION – Subconscious terror / The grand leveller

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On en avait déjà parlé mais c’est un plaisir de recommencer à parler de Benediction, dont l’œuvre intégrale vient d’être rééditée par le label polonais Metal Mind Productions. Nos amis d’outre Oder-Neisse ont fait les choses dans l’ordre chronologique inverse puisqu’ils nous ont envoyé les derniers albums de Benediction, avant de procéder à l’envoi des premiers albums. Mais cela n’a que peu d’importance au vu des beaux objets que constituent ces deux CD regroupant chacun deux albums et des bonus.

On commence donc avec la paire « Subconscious terror » / « The grand leveller », les deux premiers albums de Benediction, sortis respectivement en 1990 et 1991. Nous sommes à Birmingham, la ville métal anglaise par excellence (Black Sabbath, Judas Priest, Napalm Death, GBH, Godflesh) et le groupe fondé par Darren Brookes et Peter Rewinsky a hâte d’étaler sur la place publiques ses influences thrash et death metal, héritées de l’écoute prolongée de Slayer ou de Death. Le premier album « Subconscious terror » sort sur le label Nuclear Blast, maison allemande qui signait ici un de ses premiers poulains. Le disque épand un death qui laisse encore entrevoir la fougue et l’imprécision de la jeunesse et si la musique de Benediction a besoin d’encore un peu de rodage, cet album bénéficie d’une qualité historique : la présence derrière le micro du mythique, de l’imputrescible, du dévastateur Barney Greenway, qui connaîtra la respect et la notoriété chez les fans de métal extrême en rejoignant Napalm Death, concepteur du grindcore, le style métallique le plus violent du monde.

Pour le moment, Greenway vomit un chant crasseux et carnassier sur de petites bombes comme « Subconscious terror », « Artefacted irreligion », « Experimental stage » ou « Spit forth the dead ». On sent encore le groupe tout frais sorti d’un moule cimenté à coups de Slayer et de Death, avec un son un peu brouillon mais qui montre déjà un potentiel ravageur.

L’année suivante, en 1991, Peter Greenway a mis les bouts et est remplacé par Dave Ingram, qui va vocaliser chez Benediction durant la décennie suivante. Il subit son baptême du feu sur « The grand leveller », deuxième opus de la bande à Darren Brookes. Cet album sort également sur Nuclear Blast (ce n’est pas difficile : tous les albums de Benediction sont sortis chez Nuclear Blast) et est produit par Paul Johnston et Benediction. Les propos sont toujours aussi bruts de décoffrage, le timbre vocal de Dave Ingram se glissant à merveille dans l’ombre de celui de Barney Greenway. Il y a une amélioration des techniques d’enregistrement et de l’inspiration du groupe, qui remplace peu à peu ses influences Slayer/Death par des interventions plus personnalisées. C’est cet album qui permet à Benediction de commencer à se faire remarquer à l’étranger, notamment grâce à des coups de bélier comme « Graveworm », « Jumping at shadows », « The grand leveller » ou la reprise du « Return to the eve » de Celtic Frost, traité à la testostérone de mammouth. L’album est suivi en octobre 1992 par le EP « Dark is the season ».

Cet EP est d’ailleurs reproduit en bonus sur le premier CD. Cinq morceaux achèvent le travail de destruction entrepris sur les albums, avec comme cerise sur le gâteau une reprise du « Forged in fire » d’Anvil, une belle manière de rendre hommage à ce grand groupe trop souvent laissé de côté. On trouve également sur le deuxième CD les deux morceaux qui avaient constitué le single « The grotesque/Ashen epitaph », sorti en 1994. Il y a donc de quoi s’en mettre derrière le cornet avec cette première salve, mais le feu d’artifice ne serait pas complet sans la suite, le chef-d’œuvre que constitue cette fois « Transcend the Rubicon » et l’intéressant « The dream you dread ».

Pays: GB
Metal Mind Productions
Sortie: 2014 (réédition, originaux 1990/1991)

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