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ALL SHALL PERISH – The price of existence

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Nous continuons à suivre les péripéties d’All Shall Perish à travers le deuxième album du groupe, réédité par Metal Mind Productions. Après un premier album « Hate, malice, revenge », sorti au Japon en 2003 puis aux Etats-Unis et dans le reste du monde en 2005, All Shall Perish poursuit son œuvre destructrice avec « The price of existence », sorti sur Nuclear Blast en 2006. C’est le premier album pour les deux nouveaux venus Eddie Hermida (chant) et Chris Storey (guitare), remplaçants de Craig Betit et Caysen Russo, membres fondateurs du groupe en 2002.

Avec « The price of existence », il faut reconnaître qu’All Shall Perish a encore franchi un pas dans la créativité, la versatilité et l’écriture de ses morceaux. Il faut se souvenir qu’All Shall Perish est à l’époque un des premiers groupes de métal extrême à associer death metal, grindcore et hardcore, aboutissant ainsi à forger le deathcore, qui est au salon de la maison ce que le metalcore est aux toilettes : on peut y séjourner longtemps sans que ça se mette à sentir mauvais. Sa position de pionnier offre bien des avantages puisque ce qu’il fait est original, alors que le voisin qui vient juste après et qui a les mêmes idées n’est qu’un vulgaire copieur.

Ce deuxième album offre donc davantage de subtilité que son prédécesseur, intégrant des éléments mélodiques plus nombreux et qui commencent par déstabiliser un peu avant de convaincre. Exemple avec le morceau d’introduction « Eradication », qui fait penser à du metalcore mélodique et commence à faire dresser les cheveux sur la tête. Mais un rattrapage plus que correct se fait avec les morceaux suivants, (« Wage slaves », « There is no business to be done on a dead planet », « Greyson ») qui révèlent un chant aux palettes plus larges que celles du premier chanteur Craig Betit. Eddie Hermida donne volontiers dans les poncifs chers au metalcore mais se dégage rapidement de la caricature pour venir tâter de la mélodie ou du registre de basse après les invectives dans les aigus. Les autres musiciens (Matt Kuykendall, Ben Orum, Mike Tiner) placent des murs de son infranchissables et mastodontesques, écrasant tout sur leur passage à coups de riffs hachés, de rafales sur les fûts et de vibrations infra-soniques dévastatrices.

A force d’écoutes successives, on entre toujours plus volontairement dans cet album puissant et impitoyable, manipulant les thèmes politiques montrant l’homme sous son jour le plus vil. Ce « The price of existence » peut même être considéré comme un des premiers disques classiques du deathcore et All Shall Perish comme un des serviteurs les plus crédibles du genre, au même niveau que les excellents Suicide Silence, autres maîtres du deathcore californien. « The price of existence » connaît d’ailleurs un joli succès avec 20 000 exemplaires vendus, une performance pour un groupe extrême encore à ses débuts.

Par la suite, All Shall Perish marquera encore plus les esprits ave son troisième album « Awaken the dreamers » (2008), qui va monter à la 126e place du Billboard 200 et se frayer un chemin jusqu’à la première place des charts Heatseekers, permettant même à All Shall Perish d’être le premier groupe américain à faire une tournée dans la Sibérie profonde. Après d’autres changements de personnel en 2009-2010 et le quatrième album « This is where it ends » (2011), All Shall Perish est un peu en stand-by en ce moment à la suite du départ de son chanteur Eddie Hermida. On espère que le combo fondé par Mike Tiner, seul membre original restant, aura suffisamment de ressources pour rebondir car il serait dommage de laisser la place de leader du deathcore à des médiocres.

Pays: US
Metal Mind Productions
Sortie: 2014 (réédition, original 2006)

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