BENEDICTION – Killing music
Troisième des albums de Benediction à être réédité par Metal Mind Productions, « Killing music » est également le dernier disque en date des natifs de Birmingham. Depuis 2008 en effet, on n’a plus de nouvelles de Benediction et on espère que ce groupe reviendra bientôt aux affaires, au vu de ce « Killing Music » encore porteur d’espoirs.
Ce dernier album de Benediction révèle encore de nouvelles adaptations du style du groupe, qui avait eu une phase plus hardcore sur « Grind bastard » (1998) et « Organised chaos » (2001) mais qui revient ici à des fragrances plus marquées death metal. Bien que sept années se soient passées, on a toujours la même équipe que sur le précédent album, à savoir Dave Hunt (chant), Derek Brookes (guitare), Peter Rew (guitare), Neil Hutton (batterie) et Frank Healy (basse). Dave Hunt était auparavant le chanteur de Mistress et il officie également chez Anaal Nathrakh, ce qui n’en fait pas le premier venu.
Il faut oublier la pochette relativement banale de cet album (un crâne humain, pour un album de death metal, quelle originalité!) et se plonger dans la musique qui, elle, est encore une surprise intéressante. Sur « Killing machine », Benediction parvient au mélange parfaitement équilibré entre death, thrash et hardcore. On ne voit plus tel ou tel grumeau se faire remarquer à la surface du mélange et tout est maintenant harmonisé et onctueux. Enfin, onctueux, façon de parler, car les foudres de l’enfer métallique se déchaîne dès l’abrupt « The grey man », où le chant est balancé entre râles death et hurlements hardcore. C’est peut-être ce qui dérangera les tenants irréductibles du dogme death metal mais dans l’ensemble, l’accélération des rythmes et le raccourcissement de la durée des morceaux redonnent de vigoureux coups de fouet chez ceux qui étaient un peu restés sur leur faim avec « Grind bastard » et « Organised chaos ».
La preuve avec ces quatorze titres étalant une implacable brutalité renouant avec le death metal dans sa première partie, puis s’élargissant sur des terrains plus variés sur la fin, avec toujours une puissance de feu dévastatrice. Les riffs sont massifs, ils donnent envie de montrer les crocs, de reconquérir le gouffre de Helm tout seul avec une masse d’armes ou de décimer une armée de vikings mal rasés. Parmi les chocs, citons « They must die screaming », l’écrasant « Dripping with disgust », le court mais tueur « As her skin weeps » ou le guerrier « Beg, you dogs ».
L’album se termine avec deux reprises qui sont significatives des orientations musicales de Benediction. « Seeing through my eyes » de Broken Bones et « Largactyl » d’Amebix sont des hommages à deux cultissimes groupes hardcore anglais des années 80, éléments clés de l’union du punk et du métal qui aboutira à l’émergence du hardcore et du thrash metal.
C’est avec un album comme « Killing music » qu’on s’aperçoit que finalement, Benediction doit être considéré comme un des meilleurs groupes de death metal de Grande-Bretagne. Non content d’afficher à l’époque une vingtaine d’années d’existence, il était encore capable en 2008 de faire preuve de suffisamment de versatilité pour constituer une discographie loin d’être monolithique, et toujours passionnante après tout ce temps. Pour lever toute ambiguïté sur le titre de cet album, disons que Benediction n’a pas tué la musique mais il a fait de la musique qui tue.
Pays: GB
Metal Mind Productions
Sortie: 2014 (réédition, original 2008)