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BLOOD, SWEAT & TEARS – Child is father to the man

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S’il vous vient à l’idée de rechercher le groupe qui a compté en son sein le plus grand nombre de musiciens, je vous propose Blood, Sweat & Tears. Là, on tient sans doute le bon bout : ce groupe a additionné en plus de 45 ans d’existence près de 150 membres, titulaires ou de passage. Mais je ne vais pas me lancer dans l’histoire exhaustive de ce groupe incontournable, toujours actif de nos jours mais n’ayant plus grand-chose à voir avec la formation des débuts.

Nous nous contenterons d’évoquer ici le premier album du groupe, fraîchement réédité par le label Audio Fidelity. Blood, Sweat & Tears est mis sur pied en 1967 par Al Kooper, claviériste new-yorkais tout frais sorti du Blues Project, un groupe de blues psychédélique animé par son ami Steve Katz et qui vient de se séparer. Kooper propose immédiatement à Katz de former un groupe qui associerait différents styles musicaux, entre jazz, rock psychédélique et musique classique. C’est une nouveauté à l’époque et Blood, Sweat & Tears (dont le nom est tiré du titre d’un album de Johnny Cash) va être le groupe pionnier de ce que l’on appellera le brass rock, un rock où la présence des cuivres est prééminente.

Pour jouer des cuivres, il faut du monde et Blood, Sweat & Tears se compose, outre Al Kooper (claviers et chant) et Steve Katz (guitare et chant), de Randy Brecker (trompette), Jerry Weiss (trompette), Fred Lipsius (saxophone et claviers), Dick Halligan (claviers, trombone et chœurs), Jim Fielder (basse et chœurs) et Bobby Colomby (batterie, percussions et chœurs). Randy Brecker était à l’époque au début d’une prodigieuse carrière de musicien de studio, tout comme Jerry Weiss ou Jim Fielder (qui arrivait directement de collaborations avec Tim Buckley, Frank Zappa et Buffalo Springfield).

Le groupe est donc constitué par des musiciens de haut niveau qui évoluent dans le monde de la contre-culture des années 60, une caractéristique qu’Al Kooper tient à préserver chez Blood, Sweat & Tears. Ça ne durera pas très longtemps puisqu’Al Kooper quitte le groupe immédiatement après la sortie du premier album. Mais le job est fait : Blood, Sweat & Tears entre dans l’histoire avec ce « Child is father to the man » qui va monter en mars 1968 à la 47e place des charts américains, une performance pour un groupe tout neuf. Avec le temps, ce disque va même monter un peu plus dans le prestige puisque le magazine Rolling Stone le classera en 2005 à la 264e place de ses 500 albums les plus importants de l’histoire du rock.

Il est vrai qu’historiquement, ce disque a une importance puisqu’il est le premier à insuffler des doses massives de cuivres dans un rock qui se veut encore psychédélique à l’époque, aboutissant aux prémices du jazz-rock. Al Kooper et ses sbires ont recours à plusieurs reprises empruntées à des songwriters de renom comme Tim Buckley (« Morning glory »), Harry Nilsson (« Without her »), Randy Newman (« Just one smile ») ou Carole King (« So much love »). Le reste vient de la plume d’Al Kooper, qui s’illustre sur des compositions comme « My days are numbered », « I can’t quit her » ou le baroque « The modern adventures of Plato, Diogenes and Freud », soutenu par un orchestre de violons.

Cet album est donc un classique qui inaugure une série à succès. Après le départ d’Al Kooper, Blood, Sweat & Tears sort un album éponyme qui va grimper à la première place des charts en 1969, tout comme son successeur « Blood, Sweat & Tears 3 » en 1970. Une huitaine d’albums suivront jusqu’en 1980, année où le groupe abandonne la production discographique, se concentrant sur de perpétuelles tournées qui ravissent encore aujourd’hui le public américain.

Pays: US
Audio Fidelity AFZ 195
Sortie: 2014 (réédition, original 1968)

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