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BENEDICTION – Grind bastard

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Nous poursuivons le passage en revue de quelques albums faisant partie de la vague de rééditions death metal organisée par la maison polonaise Metal Mind Productions. Il faut admettre que ce label a bien fait les choses en exhumant quelques combos pas forcément en vue dans le grand monde mais qui ont contribué à faire évoluer le death metal de façon significative.

Après les Néerlandais de Sinister, voici les Anglais de Benediction. Quand on parle de death anglais, on pense immédiatement à Bolt Thrower, les chefs de file. Mais Benediction est également un groupe qui a plein de choses à dire en la matière. Ce groupe est originaire de la ville qui a engendré tous les grandes formations métalliques British, Birmingham. Déjà, venant d’un tel creuset, Benediction a déjà quelques motifs d’être respecté.

Les guitaristes Darren Hookes et Peter Rewinski sont les piliers historiques de cette formation, qui fait ses débuts avec Ian Treacy (batterie), Paul Adams (basse) et Barney Greenway (chant, rapidement remplacé par Dave Ingram pour cause de passage chez les mythiques Napalm Death). Nous sommes en 1988, moment où le death metal prend véritablement forme, suite à l’enseignement des pionniers Death ou Celtic Frost qui ont posé les fondements du genre. Au début des années 1990, les groupes death pullulent un peu partout et Benediction fait bonne figure dans la masse, avec ses deux albums « The grand leveller » (1991) et « Transcend the Rubicon » (1993), considérés comme ses chefs-d’œuvre. On découvre en effet ici un death metal de facture classique, servi par le chant puissant de Dave Ingram, qui évite les bruits de tuyauterie mal réglée qui caractérisent souvent les vocalises death metal. Et les rythmes proférés sur ces albums ne font pas à tout bout de champ du 4000 km/h mais organisent une variété de tempos qui clarifie les propos musicaux du groupe.

Metal Mind Productions n’a pas réédité ces deux albums classiques de Benediction mais s’est intéressé aux trois dernier albums en date du combo des Midlands : « Bastard grind » (1998), « Organised chaos » (2001) et « Killing Music » (2008). On démarre donc avec « Bastard Grind », qui inaugure en quelque sorte un glissement vers des climats beaucoup plus hardcore et thrash que death, Benediction réalisant ici un mélange à mon avis très intéressant. Cet album possède deux atouts efficaces : le chant massif de Dave Ingram et la production signée Paul Johnston, avec un mixage d’Andy Sneap (un technicien à l’immense palmarès métallique).

Cet album a pu causer quelques remous parmi la population des maniaques du death metal avec ses sonorités faisant davantage penser à du Corrosion Of Conformity qu’à du death pur jus. Ce savant mélange n’est pas pour me déplaire et il faut quand même admettre que les énormes riffs de « Deadfall », « Agonised », « Magnificat » ou « Shadow world » collent bien au plafond. Et le final « I », avec ses sept minutes de thrash metal impitoyable, est une petite merveille d’apocalypse en édition de poche. Il est donc étonnant de trouver en plein milieu de ce déploiement de force thrash et hardcore une reprise du « Electric eye » de Judas Priest. Ici, les hommes de Benediction s’en sortent honnêtement mais sont loin de supplanter la version originale. De toute façon, être meilleur que le Priest est quasiment mission impossible. Par contre, la reprise du « We are the league » d’Anti-Nowhere League qui figure en bonus de l’album est tout à fait dans le ton du disque. Normal, Anti-Nowhere League est un maître-étalon du hardcore anglais des années 80.

Ainsi, si les tenants d’un death metal canal historique veulent découvrir ou redécouvrir Benediction, ils auront tout intérêt à se tourner vers les trois premiers albums. Mais ceux qui n’ont rien contre le mélange des genres et apprécient de bonnes louches de hardcore dans un breuvage death metal trouveront sur ce « Grind bastard » de quoi satisfaire leurs instincts.

Pays: GB
Metal Mind Productions
Sortie: 2014 (réédition, original 1998)

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