THANATOS – Global purification
Thanatos a beau porter le nom du dieu grec de la mort, il semble bénéficier de la vie éternelle dans le monde du death metal néerlandais. Les premières traces de ce groupe remontent effectivement à 1984, ce qui ne nous rajeunit pas. A l’époque, un tout jeune Stephan Gebédi est aux commandes de ce combo de Rotterdam dont la date de naissance correspond à l’âge d’or du speed metal et du thrash metal, juste avant que les genres black metal et death metal n’éclosent à leur tour. Le groupe a le temps de mûrir ses influences puisqu’il sort son premier album en 1990, après l’émission de nombreuses démos. « Emerging from the Netherworlds » est avec son successeur « Realm of ecstasy » (1992) la quintessence du death batave, de petits chefs-d’œuvre du genre malheureusement très sous-estimés aujourd’hui. Cette même année 1992 voit l’éclatement en vol de Thanatos, à la suite de l’annulation d’une tournée en première partie de Cannibal Corpse.
Mais on ne tue pas comme ça un groupe qui s’appelle Thanatos. Stephan Gebédi ressuscite sa créature avec le guitariste Paul Baayens (qui officiait alors dans Cremation), le bassiste Theo van Eekelen et le batteur Aad Kloosterwaard. La carrière du groupe est relancée avec l’album « Angelic encounters » (2000), qui inaugure une série de galettes produites à peu près tous les cinq ans. Le combo se stabilise avec l’arrivée en 2001 d’une nouvelle section rythmique (Marco De Bruin, basse et Yuri Rinkel, batterie) et Thanatos continue d’épouvanter le monde libre avec de puissantes saillies comme « Undead.Unholy.Divine« (2004) ou « Justified genocide » (2009).
On ne sait pas de quel génocide cet album parle mais il semble que Thanatos soit un peu obsédé par les vastes opérations de nettoyage avec le titre de son dernier album « Global purification ». Ici encore, les Hollandais décrassent les tympans à coups de gigantesques assauts de guitares malfaisantes et de chant caverneux hanté par les démons de l’enfer. On est ici dans un registre résolument old school en matière de death metal et tous ceux qui ont vécu leur adolescence métallique durant les années 80 n’auront que ces mots à la bouche : bordel de moine, que c’est bon!
Ayant eu par hasard l’idée de me faire une petite cure de Slayer la veille d’écrire cette chronique, je suis bien dans le trip. Mais objectivement, Thanatos n’a pas besoin d’une préparation spéciale pour délivrer ses effets dévastateurs avec une efficacité redoutable. Les dix titres vous passent dessus façon charge de mammouths possédés par l’esprit d’Astaroth et des brulots impies comme les monstrueux « Infestation of the soul », « Nothing left », « Feeding the war machine » ou « Blood will be spilled » laissent d’impitoyables traces de soufre en plein milieu de la cervelle.
Les types de Thanatos signent ici une galette réjouissante pour tous les amateurs de death classique et de thrash metal fraisé à l’ancienne (Slayer, Exodus, Death Angel, Entombed et autres joyeusetés dans le genre). On ne sait pas si cet album parviendra à une purification globale mais il commence déjà efficacement le boulot par nos oreilles.
Pays: NL
Century Media
Sortie: 2014/11/17