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SCRAP DEALERS (The) – The Scrap Dealers (EP)

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L’année 2014 est riche en événements pour les Scrap Dealers. Les rock garagistes liégeois sont sur la brèche et tentent la percée, ce qui est une idée bienvenue. Après un premier EP trois titres paru en début d’année, Hughes Daro, Cédric Georges, Régis Germain, Justin Mathieu et Antoine Pottier remettent le couvert avec « The Scrap Dealers », présenté comme un EP mais néanmoins armé de huit titres et couvrant une durée de 33 minutes. Le « Machine head » de Deep purple contenant sept titres et le « Reign in blood » de Slayer faisant 28 minutes, on nous permettra donc de classer ce disque des Scrap Dealers dans la catégorie des albums en bonne et due forme.

J’avais eu l’occasion de découvrir les Scrap Dealers en première partie du Fuzz de Ty Segall l’année dernière. Premier choc. Puis, le EP trois titres avait continué de séduire violemment. Deuxième choc. Et enfin, ce premier album éponyme termine la conversion et instaure la vénération. Avec Mountain Bike, les Scrap Dealers forgent une nouvelle génération plus que convaincante dans la catégorie garage punk belge.

Huit titres, cela permet de sortir un peu du carcan ultra-speed « One, two, three, four! » et vas-y que je te mette une cascade de riffs rageurs et de chant gueulard à toutes vitesses pendant deux minutes vingt. Ici, les Scrap Dealers viennent volontiers fureter dans des durées de cinq, voire six minutes, frôlant le rock opéra à plusieurs reprises. Ils inspectent également des ambiances un peu plus calmes, voire psychédéliques, mais jamais débarrassées d’une saine tension juvénile rageuse et rebelle.

Les débuts de ce disque ne laissent planer aucun doute sur l’énervement du groupe, la grosse ligne de basse sur le premier morceau « No sense in your eyes » annonçant un riff qui percute les tympans à 200 à l’heure, puis lâchant les guitares qui déboulent en force. Les Scrap Dealers ont la particularité d’opérer à trois guitares, ce qui instaure de rassurants passages à tabac sur les oreilles. « I’m so proud » continue l’insurrection devant un mur de grattes dressées toutes cordes dehors, soutenant un chant arrogant et vaniteux qui ferait passer les beuglements de Liam Gallagher pour du grégorien.

Les Scrap Dealers baissent alors un peu les flingues sur « Evil ride » et « For any day », qui affinent les propos, laissent un peu d’air mais tiennent toujours l’auditeur sous pression. « I need you tonight » nous jette dans un son crasseux et surchargé, d’où émerge le chant étouffé. On est en plein garage punk, fuzzy et graisseux, rencontre improbable entre les Monks, Blue Cheer et le Gun Club. La finition est organisée sous les auspices de la rapidité et du bondissement furieux avec « Stepbrother » et sur les rythmiques martiales et gouailleuses de « If I were your only son », grand titre de plus de six minutes. Enfin, les Scrap Dealers laissent traîner un petit morceau caché (le huitième, sans titre), tout en fragilité et en grâce folk.

En novembre, les Scrap Dealers partent terroriser quelques clubs français (notamment l’El Diablo de Lille le 7) et reviendront au pays le 9 novembre (au Parapluie National de Binche) puis le 13 à la Cafétéria du Trianon de Liège. Tous à vos combinaisons ignifugées, parce que ça risque de chauffer.

Pays: BE
Jaune Orange
Sortie: 2014/10/14

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