HELL CITY – Victorious
Fondé en 2007, le groupe Hell City est originaire de Hoeselt/Bilzen dans le Limbourg belge. Après avoir commis en 2009 un premier EP intitulé «Here Comes The Sin», le groupe remet le couvert en 2012 avec la sortie de son premier album complet intitulé «Demons To Rest». Très actif, le combo limbourgeois fait beaucoup de scène. On a notamment pu le voir au Graspop, au Suikerrock, au PPM Fest, au Dokk’em Open Air et au Metal Female Voices Fest. En tournée au Royaume-Uni, le groupe a même accueilli sur scène un invité de marque en la personne de Blaze Bayley et il a assuré la première partie de groupes célèbres comme Helloween, Queensryche, Evergrey et Channel Zero.
Au printemps 2014, Hell City a lancé une campagne de crowdfunding en vue de financer l’enregistrement de son nouvel album. Pour ce faire, le groupe a su bien s’entourer puisqu’il a fait appel notamment à Mikey Doling (Soulfly, Channel Zero). Ce mode de financement a ceci de particulier qu’il permet au grand public de sponsoriser la réalisation d’un projet (dans ce cas-ci un cd) en échange de diverses contreparties (allant d’un message de remerciement personnalisé enregistré par un membre du groupe à une journée passée avec le groupe au grand complet, en passant par un cd, T-shirt… Le tout en fonction de la somme investie). Malgré la maigre somme récoltée par ce biais (1435 euros sur les 10700 espérés), voilà que sort à présent le résultat de tous ces efforts : le troisième opus du groupe, intitulé «Victorious».
Le morceau qui ouvre l’album s’appelle «Triumph is Turmoil», dès l’intro, les riffs de guitare et la batterie donnent le ton: c’est du métal mélodique costaud. Après une petite touche électro aux claviers, les guitares reprennent le dessus pour amener le thème principal. La voix de la chanteuse Michelle Nivelle est typiquement rock. Bien que fort éloignée des voix symphoniques à la Tarja, Michelle sait aussi, quand il le faut, donner plus de puissance. La mélodie est très rock et d’excellente facture. Rien de novateur, juste une saine application de recettes connues. Le son est très clair. Belle production. Un petit solo de guitare vient d’ailleurs agrémenter cette belle entrée en matière.
«Lies» embraie avec une intro électronique qui fait à nouveau la part belle aux guitares de Vincent Noben et de Joris Jacobien. Un morceau qui a un côté AOR mis en évidence par la très belle voix de Michelle qui va monter jusqu’à finir sur une note rauque très séduisante et par la mélodie assez catchy. Un morceau qui sonne assez US. «Ice Cold Rage» commence par une intro qui rappelle le son des États du Sud du pays de l’Oncle Sam. La batterie de Tommy Goffin sert de colonne vertébrale à la rythmique du morceau où la rage évoquée dans le titre se ressent clairement dans les parties vocales. Et toujours un petit solo de guitare bien efficace pour tasser le tout.
«Rockalypse» enchaine avec un rythme bien enlevé et une batterie toujours très présente. La basse de Michael Konovaloff ressort particulièrement bien dans cette mélodie certes peu originale, mais très efficace. «Running In Circles» commence en mid-tempo. C’est la power ballade dans toute sa splendeur. Retour à un rythme plus soutenu avec «Burning Irony» qui cadre tout à fait avec les précédents titres de l’album. «The Fight» mélange de guitares heavy et de batterie en toile de fond à une autre très belle prestation vocale de Michelle. Nous arrivons ainsi au titre qui a donné son nom à l’album: «Victorious». Sans doute le morceau le plus travaillé de l’album. On peut même y entendre Michelle grunter ou en tout cas prendre une voix diabolique. Le groupe nous fait un petit cadeau avec la version acoustique de «Ice Cold Rage».
L’album forme un tout cohérent au son à la fois puissant et sombre. Il témoigne d’une grande maîtrise des figures de style propres au genre et d’une sobriété dans la composition. Un album métal-rock porté par une interprète féminine qui a plus d’un tour dans ses cordes vocales. La production est proprette et les compositions plutôt entraînantes. Les musiciens sont techniquement supérieurs à la moyenne (du moins à mon humble avis) et l’album est une jolie réussite. Bref, une production belge qui tient la route.
Pays: BE
Spinal Records Spinal006
Sortie: 2014/11/14