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HATE COLONY, The – Navigate

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Qui pense métal norvégien imagine immanquablement ces groupes de black metal qui aiment brûler les églises pour se détendre après une dure journée de travail ou tourner des clips vidéo crétins dans les forêts, le corps peint en blanc et le visage maquillé à coups de barquettes de fraises écrasées. Mais il faudrait également avoir d’autres réflexes de pensée et se poser la question de savoir ce que la Norvège vaut dans les autres genres métalliques. Et c’est là qu’intervient le facteur The Hate Colony, qui révèle un groupe très redoutable dans la catégorie metalcore.

Et d’ailleurs, lorsqu’on vient nous annoncer que The Hate Colony est un groupe de metalcore (dixit leur maison de disques), j’ai mes doutes car ce groupe vaut largement mieux que ça. Dites, y’aurait pas aussi des fois du hardcore? Y’en a.

Pour en revenir aux origines de ce combo hypernerveux, The Hate Colony se forme en 2010 dans la riante cité de Trondheim, troisième ville de Norvège qui, dans le domaine rock, est aussi la ville du groupe Motorpsycho. Lord Mordor (chant), T-Bag Joe (guitare), Big Truck (guitare), Sars The Virus (basse), et El Nigardo (batterie) trouvent quant à eux leur voie dans un hardcore brutal qui fait juste ce qu’il faut de concessions à la mélodie, mais pas trop.

Un premier album, « Dead or victorious » sort en 2012 et marque les esprits locaux avec un onzième place dans les charts norvégiens et une première place dans les classements de la région de Trondheim. La férocité du groupe, qui se distingue aussi par l’utilisation d’effets électroniques dans sa musique, en fait une proie intéressante pour les fans de Whitechapel, Ministry ou Hatebreed, par exemple.

Cet effort encourageant est confirmé cette année par l’irruption de « Navigate », collection de treize titres impitoyables qui agitent des rugissements de guitares saccadées par de puissants breakdowns et posent dans les oreilles un chant rugueux qui a l’excellente idée de ne jamais se perdre dans des refrains à voix claire et mélodieuse, typique du metalcore. The Hate Colony cultive également une certaine variété de climats et de tempos dans ses titres, rendant le tout intéressant à suivre. Il faut évidemment être accoutumé au chant hurlé qui a aussi l’intelligence de ne pas se perdre dans des gargouillis caverneux. Donc, ni mélodique mielleux, ni inutilement grotesque, le chant de Lord Mordor trouve le ton juste au milieu d’un déchaînement rythmique et riffesque. A partir de là, on pourra apprécier plus particulièrement des tueries comme « Recheck », « Blood runs black », un « Domain » d’une superbe brutalité ou un surpuissant « Nothing less » que n’aurait pas renié un Soulfly, par exemple.

Après avoir soumis la Norvège sous sa férule The Hate Colony a des vues de conquête sur le reste du monde. On aurait avantage à lui ouvrir rapidement nos frontières si nous voulons nous soumettre à ces jeunes fauves plein de potentiel.

Pays: NO
Trondercore Records
Sortie: 2014/08/05

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