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KONGOS, John – Kongos

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C’est à la découverte d’un personnage intéressant du rock des Seventies que nous invite Esoteric Recordings avec la réédition du deuxième album de John Kongos, paru à l’origine en 1971.

Né à Johannesburg (Afrique du Sud) le 6 août 1945, John Kongos rejoint la scène pop sud-africaine naissante dès le début des années 60 avec son premier groupe, Johnny & The G-Men. Il rate une première occasion de casser la baraque lorsqu’il refuse une proposition de Mickie Most de le produire, un refus qui entraînera la collaboration de Most avec les Animals sur le célèbre « House of the rising sun ». Kongos se délocalise en Grande-Bretagne, où les perspectives de succès sont plus évidentes en 1967 que dans l’Afrique du Sud, régime racialiste lourdement dénoncé à l’époque par la communauté internationale. Il évolue ainsi dans deux petits groupes psychédéliques qui ne laisseront qu’une petite poignée de 45 tours, Floribunda Rose et Scrugg.

Mais les dieux donnent une deuxième chance à John Kongos. A Londres, John Schroeder, qui a produit les singles de Floribunda Rose et Scrugg, fait entrer Kongos chez le label Dawn, une succursale de Pye Records. Kongos Sort son premier album solo en 1969, un disque de folk baroque intitulé « Confusions about a goldfish ».

Avec un pied dans le show business anglais, John Kongos peut pousser un peu plus loin avec un deuxième album solo qui paraît en mai 1971 sur le label Cube, petite maison qui abrite également Joe Cocker et Marc Bolan de T. Rex. Nouveau coup de bol pour le sud-africain, Elton John (qui démarre à l’époque sa carrière solo) prête son producteur Gus Dudgeon pour la confection de ce qui va s’appeler « Kongos ». Et par conséquent, ce sont tous les musiciens de la nébuleuse Elton John qui viennent prêter main forte à l’interprétation des morceaux écrits par John Kongos. On trouve ainsi Ray Cooper (percussions), Caleb Quaye (piano et guitare), Dave Glover (basse), Roger Pope (batterie, du groupe Hookfoot), ainsi que les choristes Sue et Sunny.

Avec tout ce personnel de haut vol au chevet du disque, il n’est donc pas étonnant de voir naître un album rempli de qualités et impeccablement convaincant. John Kongos a notamment écrit deux morceaux qui, extraits en singles, vont aller se placer assez haut dans les charts anglais. « He’s gonna step on you again » atteint la quatrième place des charts lors de l’été 1971 et préfigure le glam rock naissant, avec une rythmique tribale africaine. Quant à « Tokoloshe man », il reprend les mêmes recettes six mois plus tard et caracole aussi à la quatrième place des classements anglais.

Le reste de l’album s’avère quant à lui assez intéressant, avec des compositions rappelant justement l’Elton John des débuts (« Jubilee cloud », « Lift me from the ground », « Try to touch just one », « Come on down Jesus ») ou du folk rock délicat (« Gold », « Tomorow I’ll go »). Mais il n’y a de place que pour un seul Elton John dans l’histoire du rock et son clone John Kongos, tout doué qu’il soit pour l’écriture et la composition, disparaît assez rapidement du paysage musical. Il se tourne vers la production et la composition de musiques de films ou de télévision, une activité fort lucrative bien que plus discrète.

John Kongos a laissé une empreinte dans l’histoire, puisque son hit « He’s gonna step on you again » a été repris par les Happy Mondays dans les années 90 sous le titre « Step on », ainsi que par les hardeux de Def Leppard qui l’ont mis dans leur album de reprises « Yeah » en 2006. Il est également l’heureux papa de quatre fils qui ont formé en 2007 le groupe Kongos, fait à présent deux albums et cartonné aux USA avec le single « Come with me now ». Décidément, il est dit que chez les Kongos, la chance sourit à chaque génération.

L’album « Kongos » est réédité ici avec une foule de bonus, extraits des nombreux 45 tours que John Kongos a sorti dans la foulée de son disque, entre 1972 et 1975. La principale curiosité de cet ensemble réside dans « Ride the lightning », morceau sorti en 1975 et qui sera repris en France par Sylvie Vartan sous l’appellation « Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes? », qui doit rappeler quelque chose à toutes les personnes de plus de 45 ans ayant grandi en territoires francophones. C’est donc avec grand intérêt que l’on découvrira ce personnage attachant et doué qu’est John Kongos, génie de poche ayant connu son proverbial quart d’heure de gloire avant de retourner dans l’ombre.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2466
Sortie: 2014/09/29 (reėdition, original 1971)

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