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DOGHOUSE SAM & HIS MAGNATONES – Knock knock

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Lorsqu’on entend Doghouse Sam, alias Wouter Celis, parler des musiciens qui l’ont influencé et citer Rick Holmstrom, Junior Watson, Anders Lewén, Alex Schultz Jonas Göransson ou Danny Kordelius, on se dit que le bonhomme n’a pas la culture ni la conformation intellectuelle de tout le monde. On devine le personnage original qui évite soigneusement de mettre les pieds là où plein d’autres ont déjà marché.

Et ce souci de l’originalité et de la distinction va bien servir à Doghouse Sam dans le domaine musical qu’il a choisi de servir. Le blues, en effet, est le lieu où les probabilités de se répéter et de faire ce qui a déjà été fait sont les plus élevées. Et pourtant, Doghouse Sam et ses Magnatones arrivent merveilleusement bien à se distinguer. Il faut dire que Doghouse Sam a sélectionné soigneusement ses compagnons de route. Lui-même ancien des Rhythm Bombs (un combo qui a beaucoup tourné sur une courte période), le bon Sam a recruté de l’esthète et de l’expert pour sa section rythmique. Jack O’Rooney (basse) vient des Wild Ones et a aussi effectué des sessions pour Ike Turner, Ronnie Dawson et les Seatsniffers. Quant à Frankie Gomez (batterie), il vient de Tee et de TB4Q et est considéré comme un des meilleurs batteurs des Pays-Bas.

Avec un tel équipage, Doghouse Sam est paré à toutes les éventualités. Après un premier album « Buddha blue » sorti en octobre 2012, il revient avec ce deuxième album et ambitionne de faire un gros carton lors du prochain European Blues Challenge. En effet, Doghouse Sam & His Magnatones représenteront la Belgique lors de la cinquième édition de ce prestigieux concours qui se tiendra les 13 et 14 mars prochains à… l’Ancienne Belgique de Bruxelles! Cette fois, on ne pourra pas prétexter que Berlin ou Riga sont trop loin pour aller soutenir le groupe belge. Ça se jouera à domicile et aucune absence ne sera tolérée dans le public.

Et vous aurez d’autant plus de raisons d’aller à l’AB soutenir Doghouse Sam et ses sbires que ceux-ci nous ont préparé un succulent album tout dégoulinant de blues actif et de rockabilly. On bondit sur la contrebasse avec « Something’s wrong » ou « Knock knock » et on vibre des pieds à la tête avec des pièces effrénées sentant bon le sable du désert de Mojave comme « Fine ain’t good enough ». Les plaintes provenant de la plantation de coton ne sont pas oubliées non plus avec « Time takes care » et le final « Tell a tale ». Aucune reprise dans tout cela, les morceaux sont tous estampillés Doghouse Sam, paroles et musique. Malgré les décennies d’existence du blues, Doghouse Sam et ses hommes trouvent encore le petit interstice où l’on peut encore apporter une touche personnelle. La guitare de Doghouse Sam dérape gracieusement sous les glissements de bottleneck et la section rythmique tisse un implacable mur digne des Stray Cats quand il s’agit d’aller chatouiller les morceaux rockabilly.

Vif, parfaitement équilibré et très bien produit, « Knock knock » est l’arme maîtresse qui devrait permettre à ce groupe de remporter le prochain European Blues Challenge. Je veux bien devenir moine bouddhiste à Courtrai ou patron pêcheur au Guatemala s’ils ratent leur coup.

Pays: BE
Blues Boulevard
Sortie: 2014/10/24

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