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CAUDAL – Ascension

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Derrière le patronyme de Caudal se cache un trio international composé de Gareth Sweeney (basse, irlandais), Felipe Salazar (batterie, colombien) et Aidan Baker (guitare, canadien). Mais avant d’entrer dans la description du deuxième album de ce groupe, il faut évoquer un peu l’œuvre d’Aidan Baker. S’il fallait résumer cette œuvre en un mot, ce serait sans aucun doute l’immensité.

En effet, à tout juste 40 ans et des activités commencées au début des années 2000, Aidan Baker affiche un palmarès tout simplement bluffant, avec plus d’une centaine d’albums à son actif. Frank Zappa, Bill Nelson ou Acid Mother Temple sont enfoncés, chassés du podium des producteurs stakhanovistes de galettes qui font de la musique. Aidan Baker est le Brahmanandam Kanneganti (857 films), l’Erich Hartmann (352 victoires aériennes), le Warren Beatty (12775 conquêtes féminines) du post rock : l’homme des records. Avec près de 80 albums solos, une vingtaine avec le duo Nadja (qu’il anime avec son épouse Leah Buckareff) et des collaborations multiples (ARC, Mnemosyne, Caudal), le bonhomme est bien parti pour atteindre des sommets quantitatifs en matière de sortie de disques. Ceux qui se plaignent que Metallica ou AC/DC ne sortent qu’un disque tous les six ou sept ans ont intérêt à devenir fans d’Aidan Baker, au moins ils ne seront pas déçus.

Nous trouvons ici Aidan Baker avec Caudal, une formation qui présente son deuxième album, faisant suite à « Forever in another world » (2013). Ses compagnons ont aussi de l’expérience dans d’autres formations : Gout (pour Gareth Sweeney) et Muerte En Pereira (pour Felipe Salazar). Les trois hommes se basent à Berlin pour l’enregistrement de leurs albums. Ainsi, « Ascension » sort des studios Golden Retriever de Berlin, comme son prédécesseur.

L’album consiste en trois morceaux, deux très longs (20 et 17 minutes) et un « court » de 6 minutes. Ce format est bien entendu l’occasion d’élaborer de très longues improvisations basées sur des thèmes répétitifs de basse. Gareth Sweeney lance des pulsions souples et symétriques sur lesquelles se greffent une batterie dynamique et des couches atmosphériques de guitare. On est ici dans un post rock qui vole en formation serrée avec du space-rock ou du krautrock. Pas de chanteur ici, c’est du sérieux, et on a plutôt affaire à des cosmonautes concernés par l’arrachage de queues de comètes ou la transplantation de molécules d’hydrogène dans des partitions en clé de sol.

Feutré et stratosphérique, parcouru d’ambiances spatiales et solidement tenu par une rigueur rythmique sans défauts, « Ascension » dispense des moments forts et beaux où l’esprit peut partir tranquille à la conquête des galaxies et des étoiles.

Pays: CA/IE/CO
Consouling Sounds
Sortie: 2014/09/15

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