DARK FORTRESS – Venereal Dawn
Nous n’allons pas vous mentir en affirmant que nous avons l’œil sur Dark Fortress depuis sa formation en 1994 et que nous avons suivi l’évolution musicale de ce groupe Black Métal bavarois en ingurgitant, au fil des années, les nombreux albums qu’il a publié. Car pour être honnêtes, nous devons avouer que c’est la première fois que nous écoutons sa musique et que, si nous connaissons son nom, c’est uniquement parce qu’il est souvent associé à celui du terrifiant Triptykon avec lequel il partage le guitariste V. Santura. Nous nous abstiendrons donc de comparer « Venereal Dawn », la nouvelle plaque sortie chez Century Media début septembre, aux six sombres rondelles qui l’ont précédée. Nous ne dirons même pas que la grande qualité de la petite dernière nous a donné envie de découvrir les anciennes puisque, sur la toile, nombreux sont les ‘experts’ qui s’accordent pour affirmer que « Venereal Dawn » est le plus bel effort du groupe à ce jour.
Nous dirons simplement que cela fait bien longtemps que l’on ne nous avait plus demandé d’émettre un avis au sujet d’un album Black Métal mélodique aussi envoutant que celui-ci. « Venereal Dawn » a, pour ainsi dire, toutes les qualités. C’est un disque à la fois sombre et accrocheur. Furieux et dévastateur tout en restant mélodique et technique. Contemporain, mais respectueux d’une certaine tradition métallique ancestrale.
Les titres sont longs (entre 6 et onze minutes) mais ne laissent aucune place à l’ennui. Le groupe y mélange un Black Métal venimeux, mais toujours mélodique à un Death/Doom racé et mélancolique. Les structures sont épiques, voir même progressives et les soli de guitares sont nombreux, ce qui est plutôt rare dans ce genre de musique. Chaque titre de l’album semble avoir sa personnalité propre. « Lloigor », par exemple, mélange allègrement l’électrique et l’acoustique et reproduit des sonorités qui rappellent beaucoup le classique « Blackwater Park » d’Opeth, tandis qu’« I Am The Jigsaw Of A Mad God » verse dans un Black Métal mélodique envoutant qui n’est pas sans rappeler le meilleur de Dimmu Borgir. Le titre « Odem », tout en blast beats et en hurlements viscéraux trouve incontestablement ses racines dans le Black Métal le plus traditionnel tandis que l’étonnant « On Fever’s Wings », avec sa superbe intro au piano, son riff pesant, son chant féminin oriental et son alternance de chant clair et de grunts, pourrait être comparé à la discographie récente de Rotting Christ ou même, avec un peu d’imagination à celle d’Orphaned Land.
Un disque fort, varié et envoutant. La très bonne découverte extrême de la rentrée, assurément !
L’album (68’41) :
- Venereal Dawn (11’04)
- Lloigor (7’07)
- Betrayal And Vengeance (7’10)
- Chrysalis (6’29)
- I Am The Jigsaw Of A Mad God (8’33)
- The Deep (3’09)
- Odem (6’30)
- Luciform (7’24)
- On Fever’s Wings (11’12)
Le groupe :
- V. Santura : Guitares
- Morean : Chant
- Asvargr : Guitares
- Draug : Basse
- Seraph : Batterie
- Paymon : Claviers
Pays: DE
Century Media
Sortie: 2014/09/01