CLAYPOOL, Philip – Come on back home
Philip Claypool est né à Memphis dans le Tennessee. Ceci devrait suffire à faire comprendre que ce brave garçon a baigné jusqu’à la moelle dans un bain de musique country et gospel, genres qui lui ont été inculqués dès sa plus tendre enfance par sa mère, organiste d’église. Philip Claypool endosse donc tout naturellement la condition de musicien, écrit ses premières chansons au collège et devient professionnel à l’âge de 21 ans.
Il sort son premier album en 1995. « A circus leaving town » place quatre singles dans les charts du Billboard consacré à la country. Parmi ces singles, la chanson titre sera reprise en 2004 par Travis Tritt, une sommité du monde de la country aux Etats-Unis, et la reprise du « Feel like makin’ love » de Bad Company arrive en tête de ces charts. Fort de cet encourageant début, Philip Claypool revient avec « Perfect world » en 1999, un deuxième album qui sort aussi sur le label Curb Records, qui avait édité son premier effort.
Et puis, quinze années se passent sans qu’on retrouve Philip Claypool sur les radars. Qu’a-t-il fait entretemps? Chasseur d’ours dans les Rocheuses? Gardien de ranch dans le Wyoming? Musicien ambulant dans les bars du Missouri? Représentant en pinceaux à Jacksonville? On ne sait pas mais cela n’a pas vraiment d’importance puisque Philip Claypool revient cette année avec un troisième album qui résume parfaitement sa personnalité et son parcours musical.
« Come on back home » a été enregistré à Nashville, Vatican de la musique américaine, avec l’expérimenté Michael Lloyd comme producteur. Michael Lloyd est responsable de centaines de disques d’or pour une pléthore d’artistes (Dionne Warwick, les Pointer Sisters, Frank Sinatra, Barry Manilow, Sammy Davis Jr. ou les Righteous Brothers, pour ne citer que quelques exemples). Autant dire que la production sur l’album de Philip Claypool ronronne comme un moteur de Rolls-Royce.
Et les chansons sont également tout à fait savoureuses. Philip Claypool a retrouvé en studio de nombreux musiciens avec lesquels il avait déjà joué. De ce fait, les automatismes ont rapidement été retrouvés et tout le monde a pu se mettre en place avec efficacité. La plupart des titres sortent de la plume de Claypool, à part « Way out there » et « I’m gonna lie » qui sont écrites par des spécialistes de Nashville, ainsi que la reprise du « You don’t know me » d’Eddie Arnold. Ce morceau termine l’album sur une note soul, finissant de démontrer que Philip Claypool a pu briller dans différents registres. Entre l’americana springsteenien de « Come on back home » ou « Strong one », les odes plus rock ‘n’ roll à l’alcool (« Three more beers », « Jack Daniel and Mr. Jim Beam »), les chansons consacrées au Seigneur (« God’s very best », « God you were good »), le solide « I’m gonna lie » ou la douce ballade « Write you a diamond », Philip Claypool distille les ambiances variées et parvient toujours à faire transpirer la sympathie naturelle de sa musique.
On est ici dans un style bien balisé et classique qui plaira à tous les amateurs de country rock et d’americana. Jolie voix, compositions bien troussées, la bouteille de bourbon planquée dans la bible, le Stetson rivé sur le crâne : l’Amérique, quoi!
Pays: US
Heyday Records
Sortie: 2014/06/19