JUMPIN’ QUAILS – Atomic rendez-vous
Contrairement à ce que leur nom anglais indique, les Jumpin’ Quails ne sont pas des cailles et ils ne sont pas anglais. Ce sont des êtres humains italiens mais ce qui est vrai chez eux, c’est qu’ils sautent. Formé à Turin en 2007, ce groupe se compose de Diego Bolognese (batterie, percussions et chant), Salvatore Marano (guitare, synthétiseurs et chant), Jacopo Trivero (basse, synthétiseurs et chant) et Riccardo Salvini (guitare). Ces quatre garçons viennent de milieux musicaux assez différents mais leurs goûts divers se fédèrent autour de quelques idoles de toujours : les Kinks, les Blues Magoos, Link Wray, Velvet underground, Suicide et les Clash.
On voit donc que l’on part sur des bases saines. Des types qui citent les Blues Magoos comme influence ne peuvent pas avoir un mauvais fond. On ne sait pas grand-chose des Jumpin’ Quails car ni Paris-Match, ni Télé Moustique n’ont jamais parlé d’eux et les informations que l’on glane sur le Net à leur sujet ne sont pas bien consistantes. Le propre site du groupe ne mentionne même pas deux premiers albums qui leur sont attribués par d’autres sites : « What’s your jump like? » (2009) et « Bishops in tea shops » (2012).
Peut-être les spectateurs de concerts underground pourront en dire davantage à leur sujet, car les Jumpin’ Qails ont déjà écumé un bonne partie de l’Europe. Outre l’Italie, ils ont été aperçus en France, en Allemagne, en Suisse, au Danemark, aux Pays-Bas, en Europe balkanique et même en Belgique (à Eernegem, au B52). Encore une fois, ce n’était pas avec les Smashing Pumpkins ou Queens Of The Stone Age en première partie mais dans de petits trous de souris où la musique commerciale n’a pas ses entrées.
Sur ce nouvel album « Atomic Rendez-vous », les Jumpin’ Quails distillent des sonorités pop rock impulsives sur lit de rythmiques synthétiques et sautillantes. On sent ressurgir les vieux fantômes new wave des années 80 (le genre Depeche Mode sur « Pins and needles »), qui cohabitent avec un style plus moderne qui rappellent bien souvent les sémillants Franz Ferdinand (« Dream », « Toulouse ») ou les plus sombres Interpol (« Stupid face »). Les voix graves retirent toute envie de moquerie chez l’auditeur, qui reste aussi attentif à la pertinence des propos et à la copieuse sauce rythmique mise en place par Diego Bolognese.
Malgré les petits airs de déjà entendu quelque part, les hommes de Jumpin’ Quails confectionnent ici un disque frais et agréable, susceptible d’intéresser les amateurs de pop anglaise qui veulent entendre ce qui se fait ailleurs que sur la Perfide Albion.
Pays: IT
Edison Box
Sortie: 2014/09/09