DIE! DIE! DIE! – Swim
Dans la lointaine Nouvelle-Zélande, on ne sait pas toujours très bien ce qui se passe en matière de rock. Les groupes de là-bas qui parviennent à se faire entendre jusqu’en Europe ne sont pas légion. Les Datsuns avaient réussi dans ce domaine, au prix d’une relocalisation à Londres pour bien tenir les marchés européen et américain à l’œil. Aussi, quand un bon combo franchit toutes les frontières séparant la Nouvelle-Zélande de l’Europe, il ne faut pas hésiter à en souligner les bienfaits. Exemple ici présent : Die! Die! Die!, qui opère dans un registre post-hardcore et noise rock.
Formé à Dunedin en 2003, le groupe est composé d’Andrew Wilson (chant et guitare), Michael Prain (batterie) et d’une tripotée de bassistes qui se sont succédé à des intervalles irréguliers. Le dernier en date est Henry Oliver mais on se souvient aussi de Lachlan Anderson, qui contribua à faire évoluer le son de Die! Die! Die! à ses débuts.
En effet, après un premier album éponyme très hardcore (produit par le légendaire Steve Albini en 2005), Die! Die! Die! opte pour un son plus rond et plus lourd, axé sur la rythmique, sur « Promises promises », sorti en 2007. Dès lors, le style du combo est trouvé : chant haut perché, tendu et plaintif, assaut de riffs nerveux et mur de basse et de batterie.
Ce disque commence à mettre le pied de Die! Die! Die! à l’étrier et le groupe tourne intensivement en 2008, préparant son troisième album « Form » qui sort l’année suivante. Cet album se hisse à la première place des charts indépendants néo-zélandais et à la 19e du classement national général. Continuant d’explorer les possibilités de son style propre, Die! Die! Die! sort son quatrième album « Harmony » en 2012, après avoir raté de peu le Taite Music Prize (la plus haute récompense musicale néo-zélandaise) en 2011.
Aujourd’hui, Die! Die! Die! revient avec son cinquième opus, de facture tout à fait excellente. Les musiciens concoctent ici une série de titres colériques et tendus, où le chant pointu et saccadé d’Andrew Wilson semble en permanence essayer de sortir d’un gouffre étouffant. Toujours au bord de la rupture, la musique du groupe évite aisément les pièges du postcore, avec une variété de tons et un petit aspect pop qui peut rappeler la scène indus des années 80. Des bribes de Killing Joke ou de Nine Inch Nails sont perceptibles en filigrane, mais le chant fait aussi penser à Perry Farrell de Jane’s Addiction. Le style vocal ici peut, j’en conviens, autant plaire qu’irriter, c’est une question de point de vue.
Mais il faut quand même noter ce tissage rythmique dense et mélancolique à la fois, qui donne beaucoup de personnalité au style de Die! Die! Die! Des titres forts comme « Swim », « Crystal », « Don’t try » ou « She’s clear » maintiennent la pression tout au long de l’album et l’on découvre les nombreuses facettes de la musique de Die! Die! Die!, qui ringardise le metalcore pour le compte et démontre que l’on peut encore extraire une certaine originalité d’un style aussi éprouvé que le hardcore.
Pays: NZ
Sounds Of Subterrania!
Sortie: 2014/08/15