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HEDERSLEBEN – Die neuen Welten

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« Die neuen Welten » (les nouveaux mondes) est le deuxième album de Hedersleben, groupe californien qui a opté pour un nom allemand par amour de la musique cosmique d’outre-Rhin, qui fit passer dans les années 1970 l’Allemagne de l’état d’ancien pays nazi vaincu à celui de pionnier du space rock, ce qui est quand même plus sympathique.

Nicky Garratt (guitare), Kephera Moon (chant), Kyrsten Bean (claviers), Bryce Shelten (basse) et Jason Willer (batterie) sont un peu au Krautrock ce que les reenactors sont aux reconstitutions historiques. Les reenactors sont ces gens qui s’habillent en soldats de Napoléon pour refaire la bataille de Waterloo tous les ans, ou qui sont déguisés en soldats de la Wehrmacht pour se refaire la bataille des Ardennes dans un champ de pommes de terre le week-end, avec de l’armement d’époque et des uniformes authentiques glanés dans les braderies du coin. Eh bien, Hedersleben sont des maniaques du détail historique qui veulent reconstituer l’esprit pur et immaculé du rock allemand des années 70, comme s’ils étaient en 1972 dans les studios Musicland de Munich, avec Konrad Plank derrière la console.

Mais les accointances d’Hedersleben ne s’arrêtent pas au rock allemand. Récemment, le groupe a participé à l’album « Space gypsy«  de Nik Turner (ex-Hawkwind), un musicien on ne peut plus britannique. Et d’ailleurs, au moment où cette chronique paraît, Hedersleben est en pleine tournée américaine avec Nik Turner, pour qui ils font la première partie et qu’ils accompagnent ensuite sur scène comme backing-band.

Pour continuer à semer la confusion sur les supposées mais fausses racines germaniques du groupe, Hedersleben émarge sur le label 1305 Unterharz qui, comme son nom ne l’indique pas, est basé à San Francisco. Quant à lui, l’album « Die neuen Welten » sonne avec réussite plus allemand qu’allemand. Le premier titre « Zu den neuen Welten » est écrit sans faute, zu plus accusatif pour signifier le mouvement. Ces Ricains doivent sortir du Goethe Institut, ce n’est pas possible autrement. Ce premier morceau est d’ailleurs la pièce de résistance de l’album, avec ses dix-sept minutes de combat intergalactique faisant passer « Star wars » pour une aimable comédie rurale. Les claviers et les effets électroniques s’emparent du rythme et propulsent le morceau dans une sarabande cosmique où il faut pousser les rétrofusées au maximum pour retrouver la gravitation terrestre.

Suit alors une rafale de titres plus courts qui continuent de maintenir la pression astrale à son maximum. Le chant est quasiment absent des débats, hormis sur le dernier titre « Tiny flowers/Little Moon ». La voix est également utilisée comme onde d’ambiance sur « XO5B » et fait résonner ce titre comme du bon vieux Gong d’époque.

La quarantaine de minutes nécessaire à cette expédition stellaire est un joli moment de bonheur. Avec ce deuxième album, Hedersleben trouve un chemin un peu plus marquant que sur son premier album « Upgoer ». Le groupe plonge l’auditeur dans un bain de space rock quasiment d’époque, entre « Space oddity » de David Bowie, les œuvres solo de Syd Barrett, les épopées d’Hawkwind et les albums classiques de Tangerine Dream. Pour une reconstitution historique, c’est une reconstitution historique.

Pays: US
1305 Unterharz Records
Sortie: 2014/08/05

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