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FEED THE RHINO – The sorrow and the sound

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Les gens de Feed The Rhino admettent eux-mêmes qu’ils sont difficiles à classer dans la cosmogonie métal. Ces Anglais du Kent ont toujours eu du mal à assumer tel ou tel positionnement dans les catégories hardcore, metalcore ou punk et ont toujours fait en sorte de surprendre leur monde en s’échappant des tiroirs où on cherche à les enfermer. Le nom du groupe pouvait faire penser à une pantalonnade metalcore de plus dans la nouvelle génération des combos métalliques mais il n’en est rien. Mais qui est donc Feed The Rhino? Sortons les bistouris, les tubes à essais et le microscope pour tenter une analyse de l’animal.

Formé en 2010 par Lee Tobin (chant), les guitaristes frangins James Colley et Sam Colley, Oz Craggs (basse) et Chris Kybert (batterie), Feed The Rhino met au point une musique rageuse et mélodique héritée d’un croisement entre les Deftones, Pantera et Gallows. Sa réputation ne tarde pas à grandir rapidement, aidée par la sortie des albums « Mr red eye » (2010) et « The burning sons » (2012), édités sur le label IATDE. Le jeu de scène du groupe est particulièrement brutal et explosif, le chanteur Lee Tobin n’hésitant pas à descendre dans le public tout gosier dehors, histoire de semer un peu plus la panique.

Une interview sur la chaîne Live & Loud et une vidéo captée lors du festival Download de 2012 terminent d’asseoir la réputation montante du groupe. La signature chez le label Century Media arrive ici comme la cerise sur le gâteau pour permettre à Feed The Rhino de faire briller son étoile hors de ses frontières.

Comme annoncé en début de chronique, l’album « The sorrow and the sound » ne se laisse pas facilement cataloguer. On pourrait parler de post-hardcore mais certainement pas de metalcore, encore que certains refrains chantés en chœur sur un mode mélodique rappellent un peu ce genre. Mais la puissance des guitares plaçant des riffs épais et courts et servant un chant fou furieux sont parfois des allusions au hardcore. En fait, il va falloir se rendre à l’évidence, Feed The Rhino possède un style personnel, un adjectif que l’on était plus habitué à utiliser en parlant de la jeune scène métal contemporaine.

Aussi convaincant dans la furie métallique (« New wave », « Give up ») que dans des tempos plus ralentis mais toujours intenses (« Black horse », « The sorrow and the sound »), Feed The Rhino place incontestablement quelques atouts sur la table du grand tripot métallurgique. Le look des musiciens tirant davantage sur le bûcheron canadien que sur le jeune éphèbe maigrelet des quartiers chics de Cambridge est aussi un gage de solidité. Des types barbus et tatoués jusqu’aux ongles sont un signe rassurant pour l’amateur de métal burné et sans concessions. Tout ce petit monde nous secoue bien l’échine au cours des 41 minutes de « The sorrow and the sound » qui tient en éveil d’un bout à l’autre et ne se perd pas en morceaux inutiles. Tous les obus font mouche au long de cet album qui transpire la personnalité de Feed The Rhino, des petits gars passés au stade de la maturité en matière de musique. Ce qu’on peut voir sur le Net de leur jeu de scène est aussi un encouragement à aller les voir en live, surtout si l’on a quelques vertèbres cervicales à décoincer.

Pays: GB
Century Media
Sortie: 2014/06/16

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