CD/DVDChroniques

MONUMENTS – The amanuensis

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

A l’instar du titre du nouvel album de Monuments (« The amanuensis », autre nom du copiste médiéval), nous aurions pu copier-coller le texte de la chronique du premier album du groupe, puisque Monuments n’a rien trouvé de mieux que de refaire quasiment à l’identique ce qu’il avait fait sur « The gnosis ». Mais nous n’allons pas sombrer dans cette facilité malhonnête et nous ferons un effort d’imagination pour parler de ce deuxième album de Monuments, afin que dans cette affaire, il y ait quand même un peu d’imagination.

Rappel des épisodes précédents. Nous en étions restés à « The gnosis », premier album sorti en 2012 des mains de John Browne (guitare), Olly Steele (guitare), Adam Swan (basse) et Mike Malyan (batterie). A cette époque, l’ex-Fellsilent John Browne, créateur de Monuments, avait passé du temps à mettre la main sur un vocaliste digne de ce nom pour son projet métal progressif, très proche du djent. Comme le genre djent se veut ultra-technique, il fallait trouver un cador en matière de chant. C’est finalement Matt Rose qui a été découvert pour « The gnosis » mais six mois après la sortie de l’album, patatras, Matt Rose prend la tangente et laisse Monuments en péril.

Le groupe passe une annonce sur Internet, recherchant un chanteur au minimum un peu expérimenté en matière de concerts. Monuments engage ainsi Chris Barretto (ex-Periphery, ex-The Haarp Machine et ex-Tesseract, une formation que John Browne connaît bien puisque certains membres de ce groupe avaient joué dans Fellsilent). De ce changement de personnel résulte l’album « The amanuensis », collection de onze titres de métal progressif dont les efforts vers la puissance sont sans cesse amenuisés par le chant metalcore mi grognant, mi délicat de Chris Barretto. L’orientation générale du disque trahit un basculement plus distinct vers le metalcore et personnellement, quand j’entends le mot metalcore, je sors mon épingle à dégonfler les baudruches, histoire de dénoncer la pseudo-violence de ce genre édulcoré et pompeux.

Mais on ne peut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, car il faut quand même admettre que du point de vue instrumental, John Browne et ses sbires sont toujours aussi impressionnants. Le point faible de Monuments vient sans doute de la surexploitation et deux ou trois mêmes idées, qui gagneraient à être reformulées vers des tendances plus claires, soit carrément sombre et violent à la Meshuggah, soit mélodique et bombastique à la In Flames, mais pas le derrière entre deux chaises. On s’enfonce donc assez rapidement dans la routine du chant hurlé/clair et l’alternance prévisible de la rage et de la mélodie et on cherche désespérément quelques idées originales.

Il y en aura cependant, mais en faible quantité. On trouve dix secondes de doo-wop en ouverture de « Saga city », on vibre un temps sous les coups de boutoir scabreux de « I, the destroyer » (malheureusement rattrapé par les vocalises angéliques qui détonnent toujours sur ce genre de morceau bien métallique) et on découvre avec surprise l’excellent dernier morceau « Samsara », titre d’ambiance qui convoque des chœurs grégoriens flottant sur des nappes de synthétiseurs glacés. Rien à voir avec le genre metalcore des morceaux précédents mais au moins, ce morceau a une âme. Et comme il ne faut pas décourager les bonnes initiatives, la note attribuée ici est légèrement rehaussée par rapport à celle de « The gnosis ».

Pour le reste, on s’en remettra à la sagacité de l’auditeur en rappelant la vieille maxime qui veut que ceux qui aiment aimeront et ceux qui détestent détesteront. Toujours les goûts et les couleurs, en somme.

Pays: GB
Century Media
Sortie: 2014/06/23

Laisser un commentaire

Music In Belgium