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COOK, Eli – Primitive son

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Si vous ne connaissez pas encore Eli Cook, il va falloir sortir votre petit carnet et noter son nom en rouge. Mais après avoir écouté son cinquième album « Primitive son », vous n’aurez plus besoin de votre carnet pour vous souvenir de son nom, il sera gravé bien profond dans votre mémoire.

Ce guitariste doué, chanteur chaleureux et compositeur décomplexé vient de Charlottesville, en Virginie. Cette ville du Sud des Etats-Unis, où vécut Edgar Poe et où sévit aujourd’hui le Dave Matthews Band, est déjà marquée par la profondeur du gospel et du blues noir. C’est dans cet environnement que grandit Eli Cook et qu’il construit son paradigme musical. Comme il est de la jeune génération, il n’hésite pas à mélanger ses influences blues (John Lee Hooker, Bukka White, Lightning Hopkins, Muddy Waters) aux sonorités rock contemporaines (Clutch, Aerosmith, Soundgarden, Rage Against The Machine).

Avec ses acolytes Wade Warfield (batterie) et Bob Richmond (basse), Eli Cook met ainsi au point un début de discographie tout à fait prometteur, à base de blues acoustique (« Miss blue child », 2004) ou bien lourd (« Electricholyfirewater », 2007). Il ne tarde pas à être remarqué par les vieux maîtres du genre et a l’occasion de chauffer les salles de concerts pour le compte de B.B. King, Johnny Winter, Robert Cray, Parliament-Funkadelic, Gary Clark Jr, Roomful Of Blues et bien d’autres.

Eli Cook poursuit son œuvre en 2008 avec « Static in the blood », un album autoproduit unissant r’n’b et rock, puis « Ace, jack and king » en 2010, dans une veine plus costaude. La critique prend conscience du phénomène et certains sites web n’hésitent pas à qualifier Eli Cook de meilleur chanteur blues de sa génération. Effectivement, on peut estimer qu’Eli Cook est, à l’instar de ses collègues Kenny Wayne Shepherd, Gary Clark Jr, Philip Sayce ou Jonny Lang, un élément incontournable de cette nouvelle scène blues rock constituée de beaux gosses qui, quinze ou vingt ans auparavant, auraient fait bonne figure dans des groupes hair metal mais qui ont à bon escient choisi la route du blues.

Démonstration avec ce cinquième album d’Eli Cook, un « Primitive son » littéralement béni des fées. Ces bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau de cet excellent album sont plutôt du genre gros calibre. Participent en effet à l’aventure ni plus ni moins que Leslie West (Mountain), Pat Travers, Artimus Pyle (Lynyrd Skynyrd), Reese Wynans (Double Trouble), Vinnie Appice (Black Sabbath, Dio), Rod Piazza, Harvey Mandel, Jorgen Carlsson (Gov’t Mule) et Tinsley Ellis. Chacun de ces demi-dieux vient ajouter sa patte sur certains morceaux de l’album, rendant le tout parfaitement délicieux.

Déjà, avec le premier morceau « War horse », on s’aperçoit qu’Eli Cook n’a pas besoin de parrain pour dynamiter la mine d’or. Mais quand les anciens viennent soutenir le moderne, on assiste aussi à du joli feu d’artifice. Leslie West vient faire gronder sa Gibson façon bombardier quadrimoteur sur « Motor queen », Rod Piazza fait grincer un harmonica démoniaque sur « Be your fool », Harvey Mandel pacifie la contrée avec sa chaude guitare sur « Shake the devil down » et Artimus Pyle rejoint Pat Travers sur « The great southern love kill » pour fileter du blues lourd et du hard rock à faire pâlir d’envie Aerosmith ou Poison.

Dégoulinant d’électricité altière et de rythmiques d’airain, « Primitive son » a tout ce qu’il faut pour faire trembler les murs. Axl Rose peut continuer à patauger tranquillement dans ses restes de Guns ‘n’ Roses, Led Zeppelin peut toujours faire croire à une hypothétique reformation, la relève est assurée, et en plus ce sont des bluesmen qui sont sur le coup. Un comble.

Pays: US
Cleopatra Records
Sortie: 2014/04/29

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