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ABORTED – The necrotic manifesto

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Ceux qui ont réussi à s’extraire des ruines fumantes du Magasin 4 après le concert d’Aborted du 30 avril dernier pourront continuer à se dévaster les oreilles avec le tout nouvel album du groupe, soigneusement déposé par les cigognes de l’enfer au milieu des cimetières et de tous les bons disquaires inscrits à l’amicale des mangeurs d’hommes.

Les tortionnaires du son flamands, adeptes d’un death metal lorgnant parfois vers le grindcore, reviennent ces temps-ci pour le plaisir de tous les petits et les grands, avec une nouvelle galette éditée par la maison Century Media. Ce huitième album depuis 1995, année où le leader historique Sven de Caluwé lança sur le monde les hordes maudites d’Aborted, porte le doux nom de « The necrotic manifesto ». On sent tout de suite l’odeur putride des grimoires moisis, oubliés dans quelque chapelle ravagée autrefois par les Huns. L’idée de l’album est en effet de retrouver les ambiances inquiétantes du Necronomicon, le livre des morts directement sorti de l’imagination fertile et dérangée du grand écrivain H. P. Lovecraft. Ajoutons à cela des références à ces bons vieux films d’horreur des années 80 et on obtient l’objet parfait pour une petite fête entre savants fous et satanistes inscrits à la sécurité sociale.

Sven de Caluwé (chant et hurlements) a conservé du précédent album « Global flatline«  sa section rythmique composée de JB van de Wal (basse) et Ken Bedene (batterie). Il a par contre modifié le dispositif guitariste en recrutant la paire d’exécuteurs Mendel Bij De Leij et Danny Tunker. La production joue quant à elle sur les valeurs sûres puisqu’elle a été confiée à Jacob Hansen, déjà responsable de « Global flatline » et du classique « Goremaggedon » datant de 2003.

Le résultat est tout à fait digne d’intérêt pour les amateurs de death saignant et brutal. Autant le dire tout de suite, ceux qui aiment Britney Spears ou Elton John n’ont rien à faire dans cette messe noire dégénérant en massacre à la tronçonneuse nucléaire. Sven de Caluwé et ses sbires ont bien pris soin de nos tendres oreilles en y déversant des mégatonnes de décibels enragés, laissant entrevoir le style des guitares qui oscillent entre rythmique d’aciérie et solos mélodiques un rien entachés d’influences à la Yngwie Malmsteen. Mais cela n’empêche pas « The extirpation agenda », « An enumeration of cadavers », « Your entitlement means nothing » ou les énormes « Coffin upon coffin » et « Chronicles of detruncation » de démembrer à tout va.

L’assaut dure le temps de 14 morceaux expédiés en 42 minutes, autant dire que ça ne traîne pas. Ceux qui veulent du rab pourront se tourner vers l’édition de luxe de « The necrotic manifesto », qui propose trois titres supplémentaires, dont une reprise du « Concubine » de Converge et une autre du « Funeral inception » de Suffocation. Un jeu de cartes spécialement conçu par le groupe et un dé sont également fournis. Et pour les acharnés, la version digitale de l’album contient une reprise d’« Arise » de Sepultura. De quoi faire bonne figure lors du prochain sacrifice humain organisé par votre voisin de palier.

Pays: BE
Century Media
Sortie: 2014/04/28

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