SADITES, Jason – Tales
Jason Sadites est né au Canada et pratique la guitare depuis l’âge de dix ans. Après des années d’étude de la musique et des techniques de production, il est fin prêt pour mener carrière. Avec cette expérience de guitariste, producteur, compositeur et ingénieur du son, Jason Sadites réalise son premier album « Orbit », qui sort fin 2005. Bien reçu par les milieux spécialistes du jazz et rock fusion, cet album introduit Jason Sadites dans le monde des guitaristes doués.
Sur l’album « Weve » qui suit en 2009, Jason Sadites s’entoure de pointures de la profession, des batteurs à foison comme Kenny Aronoff, Marco Minnemann, Jerry Marotta, Gregg Bissonette et Chad Wackerman. Et des bassistes en quantités comme Tony Levin, Matt Bissonette et Martin Motnik.
Parmi ces musiciens figure Marco Minnemann, un batteur allemand au pedigree conséquent. Ce garçon a à son actif une vingtaine d’albums solos qui mettent en valeur ses exceptionnelles qualités techniques. L’association professionnelle entre Marco Minnemann et Jason Sadites se poursuit sur un projet de Minnemann appelé Normalizer 2, qui sort en 2011 « Behind the laughter ».
C’est donc logiquement que l’on retrouve la paire Sadites-Minnemann sur l’album « Broken », quatrième album de Jason Sadites sorti en 2012. On retrouve les invités des débuts Tony Levin, Kenny Aronoff, Martin Motnik, alliés à Bryan Beller, Adam Nitti et Alex Machacek. Ce nouvel album continue de bâtir le style de Jason Sadites, un jazz-rock fusion instrumental solide aux compositions racées et aux constructions mélodiques captivantes.
C’est la même recette qui préside aux huit titres de « Tales », cinquième album du guitariste. Sur ce coup, Jason Sadites a réduit ses accompagnateurs au minimum, avec toujours le fidèle Marco Minnemann derrière les futs et Ric Fierabracci (un ancien de chez Billy Cobham) à la basse. Le guitariste a composé du solide, du lourd, tout en dextérité et en finesse. On commence avec les amuse-gueule « Red herring », « Mi-nee mi-nee », « Puffery » ou « Pathos » avant d’attaquer les plat de résistance, les « Weasel words », « Big lie » ou « Demagogue » qui se déploient sur six à huit minutes. « Weasel words », particulièrement costaud sur les guitares, voit la batterie et la basse se livrer à une course-poursuite avec l’instrument de Jason Sadites qui déverse des rivières d’arpèges rivetés sur son manche. On navigue sur des ondes plus fines et plus jazzy sur « Big lie », qui sonne plus progressif. « Demagogue » ferait passer Joe Satriani pour un joueur de banjo à deux cordes et laisse surgir de temps à autres des solos herculéens de basse ou de batterie, coupés par de petites touches de guitares insidieuses, prélude à une reprise d’autant plus forte des combats de titans. « Repercussion » termine sur une note plus douce, avec une guitare sèche coulant sur une structure rythmique plus dépouillée.
« Tales » poursuit donc la montée en puissance d’un guitariste prometteur, au doigté assuré et à l’écriture à la fois complexe et efficace.
Pays: CD
Autoproduction
Sortie: 2014/05/13