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TJOLAND, Alex BAND – Shot at redemption

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Nous vous avions parlé il y a quelques mois de « Silent revelry« , le deuxième album de l’Alex Tjoland Band, groupe de rock chrétien originaire de l’Etat de Géorgie aux Etats-Unis. Cet album avait été précédé du premier opus « Shot at redemption », sorti en 2011, et qui devait fort probablement être du même acabit. Nous avons finalement reçu ce premier disque, dont le distributeur tente ces temps-ci une diffusion en Europe.

On retrouve donc les musiciens qui avaient officié sur « Silent revelry ». Alex Tjoland (batterie), Erik Tjoland (basse), Bo Sammons (guitare), Rachel Elkins (chant), Delisa Kyser (claviers), accompagnés du guitariste Bruce Whitten ont stabilisé le line-up du groupe formé en 2006 et ont composé ce premier album avec onze titres, produits au Shadow Sound Studios de Macon par Joey Stuckey, brillant guitariste aveugle également originaire de Géorgie.

Lorsqu’on a déjà une expérience de « Silent revelry », on remarque tout de suite les sonorités plus rock de « Shot at redemption ». Les musiciens de l’Alex Tjoland Band pratiquent certes sans vergogne les odes au Seigneur et prônent l’amour du prochain mais ils ont compris que l’eau bénite peut parfois faire bon ménage avec l’électricité.

On démarre le pèlerinage musical sur des ambiances rock psychédélique qui n’auraient pas déplu au Jefferson Airplane des premiers temps (« Love come down » et surtout « Here I go » où la voix de Rachel Elkins se transfigure en celle de Grace Slick). Le groupe se livre même à ce que les puristes de la chrétienté pourraient considérer comme une hérésie : un bon vieux blues des familles. Certes, « Matthew 25:31 blues » fait référence à l’évangile selon Saint Matthieu et parle du Jugement dernier (mais si, rappelez-vous : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges, alors il prendra place sur son trône de gloire »), mais il n’en reste pas moins un blues bien électrique qui pratique le triton, la note intermédiaire entre la quarte et la quinte que les ecclésiastiques du Moyen-Age considéraient comme la note du diable. Il y a eu des bûchers pour moins que ça, Messieurs-Dames de l’Alex Tjoland Band.

Mais on pardonnera aisément ce péché véniel en découvrant la belle ballade « Leslie », hommage à deux connaissances du groupe disparues en même temps dans un accident de voiture. Ce morceau est enluminé d’un solo de Joey Stuckey et est considéré par Alex Tjoland et ses ouailles comme un morceau de musique profane, c’est-à-dire qu’il est le seul de l’album qu’ils ne jouent pas dans les églises. Eh oui, le reste de l’album « Shot at redemption » est interprété dans les églises, ce qui donne immédiatement envie de retourner à la messe. Et si le rugueux et énergique « Sing praises » est joué tous les dimanches, je loue un prie-Dieu à l’année.

Donc, si vous en avez assez d’écouter Cradle Of Filth à fond en faisant le signe du démon, vous pourrez toujours songer au salut de votre âme en restant rocker et écouter ce sympathique album de l’Alex Tjoland Band, bon paroissien de la sphère rock chrétienne. Ite, missa est.

Pays: US
Autoproduction
Sortie: 2011

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