SWEET APPLE – The golden age of glitter
En voyant défiler les noms des musiciens participant à ce Sweet Apple, on comprend immédiatement qu’on a affaire à du spécial, ce qu’on peut appeler sans honte un super-groupe. Rassemblement de sommités brillant dans d’autres groupes, Sweet Apple associe effectivement une équipe de choc dans le monde du rock indie US. Jugez plutôt : J. Mascis (Dinosaur Jr, Cobra Verde, Witch, Heavy Blanket), Tim Parnin (Cobra Verde, Chuck Mosley), John Petkovic (Cobra Verde, Death of Samantha, Guided By Voices) and Dave Sweetapple (Witch, Vardlokk).
Tout ce petit monde compte en effet pour la crème du rock post-punk, pré-grunge et proto-stoner de la scène rock des années 80 et 90. J. Mascis, on ne présente plus, même le pape le connaît. Il est au carrefour stratégique du projet Sweet Apple, puisqu’il réunit des musiciens qui ont tous déjà joué avec lui. On remarquera particulièrement John Petkovic, qui a fait partie du mythique combo post-punk Death Of Samantha dans les années 80 et a subrepticement joué chez les hyper-productifs Guided By Voices en 1996.
L’esprit toujours en ébullition de J. Mascis a accouché début 2009 de ce projet Sweet Apple, qui a déjà réalisé un premier album « Love and desperation » en 2010, avec une pochette littéralement inspirée de celle de « Country life » de Roxy Music. Et si Roxy Music apparaît comme une influence, c’est parfaitement logique puisque Sweet Apple a la prétention de faire revivre l’esprit et la lettre du glam rock, et plus particulièrement du power pop.
C’est en effet le power pop qui dégouline à gros bouillons sur le deuxième album du groupe, le bien nommé « The golden age of glitter ». Ici, J. Mascis et ses séides sont allés se ressourcer à grands coups d’électricité du côté des petits princes du power pop des Seventies, les Big Star, Raspberries, Babys et autres Cheap Trick, sans parler du grand Gary Glitter lui-même.
L’album a été produit par le frère de Tom Parnin, Michael Parnin, et aligne une dizaine de titres en pleine forme, à la fraîcheur juvénile et à l’électricité impériale. Des fléchettes signées Big Star viennent d’entrée de jeu se ficher dans les têtes avec un « Wish you could stay » princier. Le caractère résolument seventies des propos est patent avec « Reunion », un titre au hard rock vintage qui sonne comme un bon vieux Trapeze période 1974. Puis c’est le fantôme de Cheap Trick qui est sorti du placard avec « Boys in her fan club », comprenant chœurs de pom-pom girls et mur de guitares adolescentes. Et on continue dans la dentelle avec les rythmiques tribales typiquement glitteriennes de « Another desert skyline ».
La deuxième partie de l’album brille avec l’entraînant « I surrender » ou les riffs sidérurgiques du très grunge « Troubled sleep ». On termine sur du plus bluesy avec « You made a fool out of me » et du plus insouciant avec « Under the liquor sign ». Et la conclusion qu’il faut tirer de tout cela est qu’on aurait bien tort de bouder son plaisir à l’écoute de cette petite pépite vivifiante, bien gérée par de vieux briscards du son lourd.
Pays: US
Tee Pee Records
Sortie: 2014/04/18