ANGER IN THE REWARD SYSTEM – Disambiguation
Pour mieux savoir qui sont les gens d’Anger In The Reward System, je vais vous donner la recette qui figure sur le site internet de ce groupe français. Prendre une livre de rock lourd, une demi-livre de jazz ésotérique avec de la crème de champignon, une demi-livre d’expériences électroniques avec deux doigts dans la prise, trois grandes cuillers de lourdeur métallique, un kilo d’énergie avec 2000 calories pour cent grammes (le genre cheeseburger à la viande de baleine), ajouter à cela les problèmes de chacun des musiciens, mélanger avec le manque de bien-être de notre 21ème siècle schizoïde et secouer vigoureusement 42 fois avec un peu de Sergent Poivre, servir bouillant avec une bière (de préférence de qualité belge, mais y en a-t-il d’autre?).
Et le plat que nous sert ce quintet d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) est tout à fait appétissant, associant effectivement rock costaud et pérégrinations progressives, d’après ce qu’on peut juger de leur premier album « Disambiguation ». Dorian Vuolo (batterie, programmation, claviers), Guillaume Arnaud (chant et guitare), Florentin Alcelay (basse), Guillaume Petitperrin (saxophone alto) et Raphaël Guillemot (claviers), au lieu de s’engager dans la Légion étrangère (dont le siège de commandement est à Aubagne), ont préféré écouter King Crimson, Van Der Graaf Generator, Porcupine Tree, Radiohead et les Red Hot Chili Peppers et ont aggloméré toutes ces saines influences dans un style bien à eux, entre jazz lounge et rock pour réveils en fanfare.
L’humour ne manque pas chez les hommes d’Anger In The Reward System (qu’on appellera désormais AIRS, histoire de gagner du temps). On se marre bien en lisant leur site internet et en remarquant quelques titres de leur album, comme « Balkan social club », « Bass with a bass », « Starsheep troopers » ou « Hearse accident ». Mais ces gaillards sont aussi des musiciens confirmés, avec diplômes et médailles en provenance de conservatoires sélects. Autant dire qu’ils peuvent tout faire, du bon gros rock gras et funky (« Bass with a bass », « Cyanide flowers ») à l’ambiance de bar branché (« Bass & dogs », « Shuffle »), en passant par du jazz-rock coupé à la testostérone de mouflon (« Starsheep troopers », « Hearse accident »).
Question prestations scéniques, le groupe n’a pas encore réussi à quitter le secteur situé entre Marseille et Aubagne mais il y a fort à espérer qu’avec un album aussi bien troussé que ce « Disambiguation », AIRS ne tarde pas à étendre sa sphère d’influence.
Pays: FR
Auto-production
Sortie: 2014