NEVER A HERO – Bleed between the lies
Ils ne sont pas encore très connus dans le coin mais les gens de Never A Hero devraient être une tentation alléchante pour les amateurs de métal alternatif à consonances mélodiques, teinté de dubstep, aux ambiances mélancoliques et dispensant de temps à autre des chœurs hardcore servant une solide instrumentation, intéressante à défaut d’être novatrice. Tout cela pour dire que la musique de Never A Hero n’est pas si facilement classable que cela.
Ce groupe anglais voit le jour en 2009 dans la paisible bourgade de Sudbury, dans le Suffolk, à mi-chemin entre Londres au sud et Norfolk au nord. Une visite virtuelle de cet endroit sur Google Street révèle bien vite de nombreuses potentialités pour s’ennuyer ferme. C’est sans doute en luttant contre cet ennui suburbain que Toby C (chant et guitare), Mr White (DJ et chant), Mickey Thin (guitare et chant), KB (basse et chant) et Daisy Lai (batterie et électronique) mettent au point leur mélange de rock énergique, néoromantique et électronique qui emprunte à la fois à Biffy Clyro, Muse ou My Chemical Romance. Never A Hero a l’idée, mais ce n’est pas très original, de porter des masques, moins laids que ceux de Slipknot et plus proches des marques vénitiens, livides et tristes.
Dès septembre 2010, le groupe a mis au point son premier EP, « Socially awkward », par ses propres moyens et avec l’aide du producteur John Mitchell (Enter Shikari, Funeral For A Friend, You And What Army…). Toby C et Mr White laissent leur place à Phrixus (chant) et Kaji 2.0 (guitare) et Never A Hero commence à faire parler de lui sur scène. On le voit au Camden Underworld ou à l’O2 Academy d’Islington, ou encore en ouverture de groupes plus ou moins mythiques comme Jon Oliva’s Pain ou les vétérans de Wrathchild et de Wolfsbane (le groupe de l’ex-Iron Maiden Blaze Bailey).
Never A Hero a également réalisé quelques vidéos, assez originales pour certaines (le triathlon avec des masques sur « Tripping on speed », par exemple). Son premier album est décrit comme ayant été réalisé en 2012 mais il ne sort qu’au printemps 2014. « Bleed between the lies » peut paraître au premier abord assez conventionnel, genre metalcore mélodique un peu surfait. Mais quand on multiplie les écoutes, on trouve des choses intéressantes, un certain style qui, s’il manipule des données déjà existantes dans le monde du métal contemporain, arrive quand même à émerger et à caractériser Never A Hero. Les interventions dubstep (« Hollow and the crow »), les assauts de riffs bien pesants (« Vogue », « Untouchable », « Dreamcatcher »), les attitudes un peu opératiques (« Screams of silence », « Days of patience ») rendent cet album écoutable et agréable mais il ne faut pas se le cacher, la chose s’adresse avant tout au 15-20 ans. Le tout est de savoir si on parle ici d’âge physique ou d’âge mental.
Pays: GB
NAHCD01
Sortie: 2014