COLLINS, Judy – Live in Ireland
Cette année, Judy Collins fêtera ses 75 ans. Cette grande dame de la musique folk américaine des Sixties et des Seventies est toujours vaillante et sort ces temps-ci un live en Irlande, un pays dont la musique a eu une influence certaine sur le folk américain. Cette visite au château de Dromoland, dans le comté de Clare, est non seulement une occasion pour la chanteuse américaine de rendre hommage aux sources se sa musique de prédilection, c’est aussi une opportunité pour l’auditeur de se souvenir du talent et de la grandeur de Judy Collins dans le registre folk.
En effet, Judy Collins est à ranger parmi les sommets de la profession, autour de Dylan, Joan Baez, Joni Mitchell ou Carole King. C’est une des figures éminentes du folk US, dont le parcours n’a pas toujours été semé de roses. Frappée par la polio à l’âge de onze ans, elle s’en sort. Mais c’est la tuberculose qui la chope en 1962, aux débuts de sa carrière. Mais elle s’en sort aussi, pour tomber dans une boulimie maladive, suivie d’une lourde addiction à l’alcool. Retournée à la sobriété après un traitement en 1978, elle perd son seul enfant, un fils de 33 ans qui se suicide en 1992. Remariée en 1996, elle semble depuis avoir trouvé la sérénité et peut se pencher sans peur sur son riche passé musical.
Judy Collins est toujours active dans la production discographique puisqu’elle sort encore régulièrement des albums studio (les derniers en date sont « Paradise » de 2010 et « Bohemian » de 2011). Sur ce « Live in Ireland » (qui a été également filmé avec quelques titres supplémentaires), elle se replonge dans le folklore traditionnel celtique, avec des versions de « Wild mountain thyme » (de Francis McPeake), « Gypsy rover » (de Leo McGuire), « Barbara Allen », « She moved through the fair » ou « John Riley ». Quelques reprises plus récentes de Joni Mitchell (« Chelsea morning ») ou de l’inconnu Harry Chapin (« The cat’s in the cradle ») complètent ce tour de chant, sur lequel Judy Collins place aussi quelques compositions personnelles (« Grandaddy », « New Moon over the Hudson »).
Son inspiration ne se limite pas aux anciens auteurs puisqu’elle reprend également une chanson du jeune Ari Hest (« The fire plays », d’ailleurs en sa présence). Tout au long de ce show, on reste bercé par la beauté de la voix de Judy Collins, son ton enjôleur et son timbre puissant. La chanson « John Riley » est particulièrement remarquable et on reste subjugué par la sublime interprétation qu’elle fait en fin de show de l’incontournable « Danny Boy », clé de voûte du folklore irlandais.
Vraiment, ce soir-là au Dromoland Castle, Judy Collins n’a pas manqué d’Eire.
Pays: US
Cleopatra Records
Sortie: 2014/03/17