DEAMON’S CHILD – Daemon’s Child
La rapidité est ce qui caractérise Deamon’s Child. Ce trio allemand est à peine formé depuis un an (mars 2013) que son premier show à Hanovre est déjà complet fin décembre dernier. Il faut dire que l’excellente démo six titres que ces gaillards avaient larguée sur le monde libre en septembre dernier avait fait son œuvre à juste titre. Et le lendemain de ce show, le groupe entre en studio à Brême pour produire les neuf titres de son premier album (sous la férule de l’expérimenté Gregor Hennig). Et en trois semaines, l’affaire est pliée, les morceaux sont en boîte, la pochette est illustrée et la galette sort sur le label Zygmatron d’où elle se répand en Europe à partir de ce doux printemps.
Vite fait, vite dit, façon Blitzkrieg, comme on dit. Et de la rapidité, on va aussi en croquer pendant tout le disque, puisqu’Ana Muhi (basse et chant), Missu (guitare) et Tim Mohr (batterie) nous assènent un rock stoner rythmé comme du punk et chanté comme du grunge expérimental déviant, et le tout dans la langue de Franz Beckenbauer, excusez du peu. Le style est simple : des rythmiques hachées basées sur la frappe herculéenne du batteur, des rafales courtes de guitare et de basse branchées sur la centrale nucléaire la plus proche et un chant faussement angélique de petite jeune fille qui distille un fiel malsain entre les oreilles.
A partir de là, les neuf morceaux déboulent comme une horde hirsute de guerriers crasseux directement sortis des bas-fonds hideux d’une cité décadente. Ça vous bastonne le cervelet à coups de solos de batterie rugueux (« Äffschen fährt Fahrrad », « Lutscher »), ça vous aplatit les neurones sous des piles de guitares épaisses et bondissantes (« Alles bio, immer bio »), ça vous cabosse le bulbe rachidien par propulsion de punk hardcore psychédélique (« Delfine ») et ça vous emmène parfois en orbite géostationnaire à bord de satellites hantés par des zombies extraterrestres (« Geier zwei », « Venus »).
Pour leurs débuts discographiques, les gens de Deamon’s Child commettent le petit larcin sonique par excellence : vite pensé, vite jeté en pâture et terriblement efficace. Un croisement inquiétant qui nous fait penser à la jeunesse de Sonic Youth, des Queens Of The Stone Age et des Melvins.
Pays: DE
Zygmatron Records
Sortie: 2014/04/18