MAGOA – Topsy turvydom
Déjà sorti en novembre 2013 de l’autre côté de la frontière, le deuxième long format des Parisiens de Magoa nous parvient enfin et c’est plutôt une bonne nouvelle pour les amateurs de déchirements de tympans et de restructuration neuronale menée à coups de bulldozer. Magoa est en effet un groupe de métal qui chasse sur des terres partagées entre le nu metal de Slipknot, le metalcore d’Avenged Sevenfold ou les imprécations sidérurgiques de Lamb Of God.
Loin d’être un pâle copieur peu en maîtrise de ses influences, Magoa affirme au contraire un joli caractère, même si son « Topy turvydom » trahit quelques défauts de jeunesse qui, on espère, devraient être corrigés par la suite si on se fie à son instinct et à la confiance qu’on peut placer dans le potentiel évolutif et imaginatif du groupe.
Martin (batterie), Vince (guitare), Cyd (chant), Swammer (basse) et David (guitare) n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils ont déjà sous leur semelle un premier album « Swallow the Earth » (2011) et un premier EP « Animal » datant de 2012. Les critiques qu’on a pu lire sur cet EP montraient une certaine admiration pour une œuvre compacte et brutale, tout en tension et en rage. A l’époque, les Frenchies avaient commis l’exploit de se rendre aux Etats-Unis pour accoucher de cette galette prometteuse.
Ici, pour « Topsy turvydom », même topo, les types sont retournés en Amérique pour la production de cet album, ce qui se sent bien tant la sonorité du disque est monstrueusement brutale et jouissive. Ce qui frappe immédiatement (au propre comme au figuré), c’est la montagne d’acier trempé qui dégouline des guitares, ultra-puissantes et capables de blasts fulgurants. Le chant n’est pas non plus piqué des hannetons, Cyd étant capable à la fois de growls caverneux, de hurlements hardcore ultimes et de chant clair angoissé. Egalement sympathique est le mélange d’ambiances et de genres qui permet au groupe de passer de gigantesques razzias métalliques infernales (« Wall of the damned », « Max bet ») à des choses beaucoup plus commerciales (« Betraying grace », « Party time ») et de petites surprises comme la partie rappée de « Broken Records ».
Le petit talon d’Achille qu’on pourrait trouver sur cet album est l’aspect très cliché des mélodies et des chœurs quand le groupe se laisse aller à du metalcore pour adolescents immatures, ce qui arrive de temps en temps. Mais l’insertion à point nommé de petits effets électro ou d’une intro gothique (« Forgotten saints ») vient faire prendre conscience que Magoa n’est pas enfermé dans un style et qu’il fourmille au contraire d’idées que la maturité aidera à mieux organiser.
C’est donc une agréable surprise que ce « Topsy turvydom », qui confirme la montée en puissance d’un groupe à l’ardeur métallique indubitable, dont il faudra surveiller les allées et venues au cas où il viendrait donner quelques concerts en Belgique.
Pays: FR
Kallaghan Records
Sortie: 2013/11/01