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SPENCER, Jeremy – Coventry blue

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Il suffit de peu pour qu’un artiste longtemps resté en marge des événements revienne à son meilleur niveau et se remette à faire des albums comme si de rien n’était. C’est le cas de Jeremy Spencer qui, après des années de silence suite à son départ de Fleetwood Mac en 1970, a retrouvé des ressources spirituelles dans une communauté chrétienne et est revenu à la production discographique en 2006, avec « Precious little ».

Six ans plus tard, c’était un très bon « Bent in the road«  qui rappelait le vénérable Spencer à notre bon souvenir. Et maintenant, il n’a même pas fallu attendre deux ans pour voir le fringant sexagénaire revenir avec ni plus ni moins que quinze nouveaux titres assemblés sur ce « Coventry blue ». Et non seulement le bonhomme s’est fendu rapidement de ce nouvel album, mais le voilà qui s’apprête à partir en tournée aux Etats-Unis, comme au bon vieux temps du Mac.

Et c’est vrai qu’avec Fleetwood Mac période blues rock (1967-71), on avait pu se rendre compte des qualités guitaristiques exceptionnelles de Jeremy Spencer qui brillait à l’époque quand il donnait le change à Peter Green, autre immense guitariste que le destin n’a pas gâté comme il le méritait.

Et 45 ans après cet âge d’or, la maîtrise de l’instrument est toujours de très haut niveau chez Jeremy Spencer, qui est toujours incapable d’être infidèle au blues. C’est donc sans surprises que « Coventry blue » visite à nouveau ces chemins bluesy maintes fois empruntés par des héros musicaux plus ou moins fortunés. Mais on a beau dire, il n’y a pas seulement que du blues dans « Coventry blue ». Il n’y aurait pas des fois du folk? Si, il y en a aussi, avec de douces et savoureuses ballades comme « Dearest… umm, yah » ou le magnifique « Send an angel ». Mais on peut y saisir quelques fragrances country avec « Durango » (dans une veine Johnny Cash) ou « Moonchild slide » (rappelant JJ Cale).

Côté blues, on fait aussi dans le suave, Jeremy Spencer calmant les esprits au cours de soyeux morceaux chantés (« Got to keep movin’ », « Letting go of the past », « Coventry blue ») ou instrumentaux (« Sweet were the days »). Il serait injuste de ne pas citer les musiciens qui ont accompagné Monsieur Spencer dans cette promenade apaisée : Brett Lucas (guitares, chœurs, arrangements, production), James Simonson (basse), Todd Glass (batterie et percussions), Rachel May (chant), Molly Hughes (violon), Mimi Morris et Stephen Koch (violoncelle) et Duncan McMillan (accordéon). Chacun dans son rôle est impeccable, parfaitement situé dans le mixage et optimal dans l’exécution des morceaux. On reste plus particulièrement capté par la guitare slide de Jeremy Spencer qui fait encore et toujours des merveilles.

Parfait album pour se réveiller en douceur le matin (à l’attention de ceux pour qui la sortie du sommeil est un traumatisme) ou se coucher tranquillement le soir (ceux pour qui la journée de travail est un traumatisme), « Coventry blue » vous huilera les conduits auditifs avec du miel et vous réchauffera l’âme avec ses mélodies pleines d’émotion.

Pays: GB
Propelz Records
Sortie: 2014/03/01

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