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CARTEL, Ron – Don’t make the monkey drunk

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Ron Cartel (alias Ron Cartalemi) pousse ses premiers vagissements à New York mais est génétiquement italien, ses parents ayant immigré et ayant atterri à Harlem. Harlem, le quartier noir de la Grosse Pomme, l’échantillon afro-américain des Etats-Unis coincé au nord de la ville fondée par les premiers colons hollandais. Autant dire que ce melting-pot met rapidement le jeune Ron Cartel en contact avec le rhythm ‘n’ blues, le jazz, la soul et le gospel. Gagné par le virus musical, le jeune homme fait ses débuts au chant dans les quartiers de Manhattan, notamment avec le légendaire Gene Krupa comme mentor.

C’est pourtant dans l’anonymat des studios que Ron Cartel effectue la plupart de sa carrière au cours des quatre dernières décennies. Sa voix suave et chatoyante se perd dans les chœurs qui accompagnent des artistes comme John Tropea, Sonny Sharrock, Bernard Purdie, Steve Gadd, Matt Guitar Murphy, Dr John, les Blues Brothers …

En 2001, l’italo-américain retourne dans l’Europe d’origine, histoire d’y exercer son art vocal. Le séjour dure onze ans, notamment en Suisse, mais c’est aux Etats-Unis que Ron Cartel imagine son premier album solo, un « Don’t make the monkey drunk » tout en blues velouté et dansant. Cependant, il retourne en Suisse en 2013 pour coucher ses textes et ses mélodies sur bande.

Pas moins de 26 musiciens ont pris part à ce disque, défilant dans le studio au gré des morceaux. Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Duncan James (guitare), Patrick Geeser (guitare), Richard Cousins (basse) et Peter Haas (batterie), l’équipe qui tient l’affaire derrière Ron Cartel.

Quelques reprises triées sur le volet viennent ponctuer l’album mais le gros de l’œuvre vient du crayon de Ron Cartel, qui signe des blues funky et chatoyants, roulant sur le velours (« House of mojo », « My world », « I hurt everybody »). Parmi les reprises, on découvre quelques morceaux écrits par des musiciens peu connus (Steve Tarshis, Chuck Feravola), qui exercent principalement comme profs de guitare. Un blues traditionnel ou soul constitue la structure de ces reprises. Les vieux druides du blues noir américain ne sont pas oubliés non plus puisque Ron Cartel rend hommage à Blind Willie Johnson (« God moves on the water »), Rufus Thomas (« Walking the dog ») et Muddy Waters (« She’s nineteen years old »), ces deux derniers titres étant exécutés en live à New York.

Impeccable moment de blues classieux et classique, « Don’t make the monkey drunk » est une jolie pierre ajoutée à l’édifice toujours plus vénérable et admirable du blues contemporain, une pierre que l’on trouvera plus naturellement dans la salle de danse que dans la cave.

Pays: US
Blues Boulevard 250358
Sortie: 2014/03/21

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