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COCHISE – 118

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Héritier d’une tradition qui remonte aux années 60/70 (Klan, SBB, Nurt, Test…), le rock polonais n’a rien à envier à celui qui vient de l’Occident. On a pu le voir récemment avec des combos comme Black River, J.D. Overdrive, Corruption ou Acid Drinkers, rien que dans la catégorie métal et stoner. Cette petite famille de rockers polonais musclés doit aussi compter avec un groupe qui est sans doute un des meilleurs du lot : Cochise.

Ce groupe (qu’il ne faut pas confondre avec le Cochise anglais des années 70) tire bien entendu nom du célèbre chef apache qui donna du fil à retordre aux tuniques bleues lors des guerres indiennes de la conquête de l’Ouest américain. On ne sait pas si ce Cochise polonais est aussi bon tireur à l’arc ou scalpeur que son illustre modèle mais ce qui est sûr, c’est qu’il sait aussi placer quelques bons petits projectiles sonores entre les deux yeux.

Exemple avec ce troisième album « 118 », qui fait suite à « Still alive » (2010) et « Back to beginning » (2012). Mais avant d’entrer dans le vif de la musique, quelques mots sur la signification de cet étrange titre numéroté. C’est le chanteur Paweł Małaszyński qui en donne l’explication : au long de ces deux dernières années, en tournée et en déplacements quasi constants, le bonhomme se retrouvait toujours dans des chambres d’hôtel portant le numéro 118. C’est dans ces chambres qu’il a travaillé sur les morceaux de ce troisième album, avec ses compagnons Wojtek Napora (guitare), Radek Jasiński (basse) et Czarek Mielko (batterie).

Le résultat donne un album compact, rugueux et fin à la fois, d’orientation résolument grunge, convoquant des inspirateurs tels que Soundgarden, Stone Temple Pilots ou Alice In Chains, soit la trilogie classique en matière de grunge d’obédience métallique ricain des années 90. Si je n’avais pas su à l’avance que ce groupe était polonais, je chercherais encore, à l’écoute de l’album, ce mystérieux groupe grunge américain des années 90 dont personne n’a entendu parler. Mais loin de faire dans la stéréotypie, Cochise recycle parfaitement bien ces influences et délivre treize titres du meilleur aloi en matière de rock lourd et mid-tempo (« Sweet love generation », « White garden », « Dead love », « Help »). Parfois, ces boucaniers mettent un peu de douceur dans leurs propos avec des ballades convaincantes (« Part of me », « Before you sleep »). Le dernier morceau « Little witch » entame en douceur une montée progressive qui promet de grands moments mais le tout est inexplicablement avorté au bout de cinq minutes. Dommage, ce morceau avait un énorme potentiel de jam session avec solos de guitare en cascade.

Mais à part cette petite déception finale, cet album « 118 » est chaudement recommandé à tous les amateurs de grunge, stoner ou rock puissant. Ça chauffe toujours autant à l’Est.

Pays: PL
Metal Mind Productions
Sortie: 2014/02/24

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