HOFER, Florian – Reaching
Florian Hofer est un jeune guitariste allemand biberonné à la musique des Seventies par son père. C’est le « Heart of gold » de Neil Young qui le décide à entrer en vocation musicale, à l’âge de 13 ans. Vers vingt ans, l’angelot blond part sur les routes d’Europe avec son propre groupe, histoire de prendre un peu d’endurance. C’est en 2011 qu’il fait connaissance avec Atma Anur, un batteur polonais vivant à Cracovie et qu’il fonde le projet Mothership.
L’autre connaissance pas banale que fait Florian Hofer, c’est celle de Pawel Maciwoda, bassiste polonais fameux pour être depuis une dizaine d’années le bassiste officiel des increvables Scorpions (oui, c’est bien de la bande à Klaus Meine et Rudolf Schenker dont je parle). Les longues jams dans le studio de Maciwoda sont une étape essentielle de la formation de Florian Hofer et du développement de ses talents de guitariste, au style très seventies et quelque peu hendrixien.
Après un séjour à Los Angeles en 2012, Florian Hofer revient au pays et tourne en ouverture de Winger, mythique groupe hair metal des années 80. Il retrouve ses camarades Anur et Maciwoda mais leur projet Stirwater capote à la porte du studio d’enregistrement. C’est Henry Hirsch (producteur de Lenny Kravitz, Mick Jagger ou Madonna) qui reprend sous son aile le petit Hofer quelque peu déçu par cette expérience avortée. Et tout cela pour le meilleur puisque le six-cordiste allemand est envoyé aux studios Waterfront de New York pour la mise en chantier de son premier album solo.
L’empreinte d’Henry Hirsch se sent sur cet album. C’est lui qui a lancé Lenny Kravitz et qui dit Lenny Kravitz dit influence hendrixienne, ce qui ne manque pas de suinter dans la musique de Florian Hofer. Son album « Reaching » propose une douzaine de titres d’obédience rock joué à l’ancienne. On trouve un croisement entre Hendrix, Kravitz et aussi Bad Company, Hofer affichant une voix qui emprunte à la fois à Paul Rodgers et à Michael Bolton pour son côté plus mielleux.
Jolie voix feutrée, donc, et jeu de guitare bien affirmé : c’est ce que l’on découvre au cours de « Reaching », qui démarre l’air de rien mais gagne progressivement en force. « Walk into the light », « Reaching » ou « Why » servent de mise en jambes, portés par un bruissement hendrixien et des mélodies un rien funk rock. Tout cela est encore un peu mignonnet, un tantinet kravitzien mais Florian Hofer commence à monter la barre un peu plus haut avec les rugosités de « Leave me », avant de lâcher la purée avec le rudoyant « Let it out », rencontre du rock des Seventies et du grunge des Nineties. C’est à partir de ce moment que l’auditeur adhère au mouvement, content de poursuivre l’aventure avec « Telling lies » (Lenny Kravitz rencontre Robin Trower) ou « Can you feel me » et sa grosse rythmique bien carrée. « Illusions » apaise les choses au cours d’une ballade typiquement hendrixienne, « Carrying » fait de même mais sur une orientation plus folk à la Neil Young.
On termine avec une seconde version de « Reaching » plus rigoureuse que la première, un « On my knees » lourdement funk et un bon coup de balai électrique appelé « Reigning me », boogie et feutré à la fois, histoire d’achever cet album sur une bonne impression.
« Reaching » est un bien sympathique album, encore un peu marqué par des influences de jeunesse mais qui respire la sincérité et la spontanéité. Il y a peut-être un nouveau guitar-hero qui vient taper à la porte du club. Il serait bon de le laisser entrer.
Pays: DE
Graviton Music Services
Sortie: 2014/02/28