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BRUCE, Jack – Monkjack

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Jack Bruce, légendaire bassiste de Cream et figure incontournable du rock classique britannique, a connu une carrière haute en couleurs, faite de moments brillants ou plus ternes, de passages à vide et de résurrections épatantes. Sa discographie des années 1990 montre bien l’étendue de son talent, entre rock (souvent), pop (parfois) et cette dose d’inventivité qui a amené Jack Bruce sur des territoires peu communs.

Voici un exemple de cette curiosité musicale et de cet esprit expérimental, avec “Monkjack”, un album de 1995 entièrement joué au piano et à l’orgue Hammond, laissant Jack Bruce retrouver la joie de chanter sur cette structure musicale dépouillée. A l’époque, Jack Bruce vient de se remettre sur les rails grâce à sa nouvelle épouse Margrit Seyffer, qui lui sert aussi de manageuse. Le sens de l’organisation de cette Allemande efficace et dévouée permet à Jack de terminer et d’éditer son album “Somethin’ els”, de fêter dignement ses 50 ans avec une série de concerts à Cologne qui donneront l’excellent live “Cities of the heart” (1994) et de penser à de nouveaux défis musicaux.

Ces défis consistent à écrire de nouvelles chansons uniquement pour piano. Jack Bruce compose neuf nouvelles chansons et recycle deux de ses classiques, avec une reprise de Willie Dixon au passage. Quand on pense écriture pour Jack Bruce, on pense immanquablement à Pete Brown, ami indéfectible du bassiste écossais depuis l’époque de Cream et poète avisé. Pete Brown écrit deux nouvelles chansons pour Bruce, qui s’entoure également de Kip Hanrahan et de David Hart pour quelques textes supplémentaires.

Du point de vue musical, Jack Bruce travaille avec Bernie Worrell, organiste connu pour avoir joué chez les funkers cosmiques de Parliament et Funkadelic. Worrell est un as de l’Hammond B3, instrument mythique du R ‘n’ B et du blues des sixties. L’association piano-orgue est naturelle pour Jack Bruce, qui édifie des titres calmes et émouvants, environnés de mélodies douces et soyeuses, tout en feeling jazzy et en finesse romantique. Bruce dépoussière son morceau “Folk song”, qui date de l’album “Harmony row” (1971), ainsi que “Weird of Hermiston”, en provenance de l’album “Songs for a tailor” (1969). La reprise de “Third degree” de Willie Dixon et Eddie Boyd figurait également sur l’album “Why dontcha” de West, Bruce & Laing, power-trio ponté entre 1972 et 1973 par Jack Bruce, Leslie West et Corky Laing (Mountain).

Pour le reste, les chansons originales de Jack Bruce sont parfaites dans un registre lounge, tout en douceur et en émotion. “The food”, “The boy”, “Time repairs” ou “Immortal ninth”, par exemple, mettent en valeur la voix cristalline de Jack Bruce, toujours agréable à entendre. Evidemment, il faut avoir branché le bouton piano dans son subconscient pour apprécier pleinement cet album raffiné et subtil. Mais dans le genre, c’est délicieux.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2429
Sortie: 2014/01/27 (réédition, original 1995)

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