REACTA – Refraction
La petite ville d’Aguascalientes est située en plein centre du Mexique. C’est là que réside le groupe Reacta, formation rock alternatif et indie qui développe ses influences héritées de U2, Incubus ou Pearl Jam. Mais c’est à Puerto Escondido, mignonnette station balnéaire du sud du pays, que le guitariste Chencho Gutierrez est découvert par un chasseur de têtes du label Alaric Records. Celui-ci est venu faire un peu de surf et rencontre le musicien flanqué de deux pulpeuses créatures, un cocktail à la main : le rock n’ roll dans toute sa splendeur.
Il n’en faut pas plus au type de la maison de disques pour signer Reacta et l’envoyer en studio réaliser son premier album. « Refraction » permet donc à Reacta de devenir visible sur le marché et donne enfin aux fans qui le suivent depuis deux ans une occasion de posséder une trace sonore du groupe. Reacta avait surtout l’habitude de composer des morceaux instrumentaux mais c’est l’arrivée dans le groupe du chanteur William Merritt Hendricks qui offre une nouvelle dimension au combo mexicain.
Mais l’album ne se contente pas de sortir uniquement sur le marché mexicain, il déborde sur le monde entier. Tout le monde va ainsi pouvoir profiter de « Refraction », annoncé comme du rock alternatif puisant ses sources dans des groupes comme Incubus, The Killers ou Explosions In The Sky. Le style de Reacta sonne très commercial, avec des mélodies pop rock claires et lumineuses. C’est joli, sympathique mais cela ne surprendra pas les auditeurs chevronnés qui ont déjà entendu de genre de musique maintes fois par le passé.
Si l’originalité n’est pas au rendez-vous sur cet album, il n’en reste pas moins vrai que l’exécution des morceaux est sans défaut. Belles guitares, belle production, chant donnant plutôt dans les aigus, tout est chatoyant et charmeur sur cet album, mails il reste un côté lisse, sans aspérités, qui ne permet pas vraiment de remarquer tel ou tel morceau en particulier. Le chant a tendance à toujours adopter les mêmes structures vocales et se répète en leitmotivs qui finissent par enfoncer le tout dans une routine lénifiante. Le groupe tente de se distinguer avec l’énorme « Complication », titre de douze minutes qui rassemble tous les éléments du savoir-faire et des influences de Reacta. Il en résulte une structure étendue où le rock mélodique, des bribes de U2, des effluves électroniques et des poussées régulières de guitares rugissantes se rencontrent. Mais ce sont peut-être les quatre dernières minutes de nappes électro monotones, soit un tiers du morceau, qui finissent par lasser. Bien tenté, mais ce « Complication » aurait gagné à être plus bref.
Résultat des courses, cet album de Reacta n’est ni bon ni mauvais, ni original ni commun, ni innovateur ni ringard, ni violent ni mou. C’est un disque centriste par excellence, auquel on peut quand même laisser une chance en raison de la sincérité que les musiciens ont mis dans leur œuvre.
Pays: MX
Alaric Records
Sortie: 2014/02/11