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JONES, Percy – Cape catastrophe

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A ceux cherchent à établir la liste idéale des grands bassistes de l’histoire du rock, il y a bien des noms à suggérer : Jack Bruce, Noel Redding, John Entwistle, Phil Lynott, Tim Bogert, Felix Pappalardi, Jah Wobble, Flea, Robert Trujillo, John Paul Jones, Les Claypool, Jaco Pastorius, Stanley Clarke et j’en oublie. Oui, j’en oublie surtout un : un certain Percy Jones, qui fut bassiste du groupe Brand X et qu’il faut absolument découvrir ou redécouvrir. Parce qu’en matière de jeu original et étonnant, l’individu se pose en génie oublié.

Percy Jones est né en 1947 au Pays de Galles. On trouve sa trace pour la première fois sur la scène musicale britannique avec The Liverpool Scene, un groupe qui accompagne en musique les écrits du poète anglais Adrian Henri. Cinq albums voient ainsi le jour entre 1967 et 1971. Plus tard, Percy Jones fonde Brand X avec John Goodsall. Son étonnant jeu de basse, développé sur des instruments sans fret (à manche lisse, donc) va apporter une incontestable plus-value aux albums « Unorthodox behaviour » (1976), « Moroccan roll » (1977) ou « Masques » (1978). Ce groupe se sépare en 1980 mais Percy Jones et John Goodsall le remontent momentanément entre 1992 et 1997.

Percy Jones est également musicien de studio et a participé à des albums de David Sylvian, Brian Eno, Steve Hackett, Suzanne Vega ou Richard Barbieri. Aujourd’hui, il a fondé son propre groupe Tunnels et réside à New York.

En 1989, Percy Jones réalise un album solo appelé « Cape catastrophe ». Il le réalise seul, avec sa basse, une boîte à rythme, un séquenceur, un magnéto quatre-pistes et un synthétiseur Casio CZ-101 (l’un des moins chers du marché). Un hurluberlu du nom de Bert Gerecht, qui vient de monter son petit label Hot wire, tombe en arrêt devant le résultat incroyable du travail de Percy Jones et décide immédiatement de sortir le disque.

L’album consiste en huit morceaux qui affichent une durée totale de 63 minutes. Il y a quelques montagnes sur cet album, dont un « Cape catastrophe » de plus de dix minutes et un encore plus immense « Barrio », qui déroule des expérimentations de basse et d’électronique sur plus de 23 minutes. On reste en extase devant la dextérité impressionnante de Percy Jones, dont les doigts courent sur le manche aussi vite qu’un lièvre sous amphétamines.

L’homme affiche tout son savoir-faire sur « Cape catastrophe », qui n’a rien d’une catastrophe mais ne se laisse pas écouter aussi facilement que ça. Nous ne sommes pas en face d’un petit album de pop minimaliste taillée pour les cours de récréation. Il faut prendre le casque et la lampe-torche et descendre au fond de la mine afin d’explorer au plus profond toutes les gemmes qui tapissent les parois de cet album racé, précis, complexe et technique. Mais le déplacement en vaut la peine et on ressort de là avec la satisfaction d’avoir entendu un exercice formidable, même si parfois il ne laisse pas facilement approcher.

La réédition faite par Gonzo Multimedia permet de découvrir ou redécouvrir cette œuvre, que l’on pourra rapprocher des albums de Brand X que ce label a également sorti récemment.

Pays: GB
Gonzo Multimedia
Sortie: 2013/11/25 (réédition, original 1989)

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