BRAND X – Live at the Roxy
En 1979, le groupe Brand X, petit fleuron du jazz fusion britannique, est au sommet de son art. Ses quatre premiers albums « Unorthodox behaviour » (1976), « Moroccan roll » (1977), « Masques » (1978) et « Portrait » (1979), assortis du live « Livestock » (1977), ont révélé une œuvre vivace et technique, des morceaux complexes et élaborés, mais toujours captivants par leur énergie et les prouesses de ses créateurs.
Il faut dire que Phil Collins (batterie, le Phil Collins de Genesis), John Goodsall (guitare), Percy Jones (basse, un temps chez Soft Machine et dans The Liverpool Scene, un groupe des années 60) et Robin Lumley (claviers) sont des maîtres incontestés dans leurs arts respectifs. Leur association dans Brand X donne des résultats exceptionnels d’un point de vue technique. Nous ne sommes pas tout à fait ici dans le rock progressif mais plutôt dans le jazz fusion, comme le démontre l’absence quasi-systématique de chant sur les premiers albums.
En 1979, Brand X innove un peu avec « Portrait », un album plus marqué par le progressif. Les fans radicaux de Brand X vont d’ailleurs renier un peu cet album, regrettant que les orientations jazz fusion soient quelque peu occultées, l’album comprenant même du chant sur certains morceaux. C’est d’ailleurs Phil Collins qui s’occupe de vocaliser. A l’époque, il est de retour dans le groupe, après une année 1978 où c’était Chuck Burgi qui avait officié sur « Masques ».
L’album « Portrait » fait l’objet d’une tournée lors de sa sortie en septembre 1979. C’est lors d’un concert au Roxy de Los Angeles le 23 septembre qu’un enregistrement pirate est effectué. Ce bootleg a circulé sous diverses formes durant de nombreuses années et voici maintenant qu’une version un peu plus officielle en a été commercialisée par le label Gonzo Multimedia.
« Live at the Roxy » comprend six titres principalement extraits de « Portrait » mais aussi deux morceaux de « Moroccan roll » (1977) et un de « Unorthodox behaviour » (1976). On découvre encore une fois l’impeccable technique des musiciens qui se défoulent sur de longues plages (« Dance of the illegal aliens », « Malaga virgin », « … And so to F… », « Nuclear burn »). Cette écoute est passionnante mais est légèrement handicapée par un son qui n’est pas à son optimum, ce concert étant, je le rappelle, issu d’un pirate. Ce que les morceaux perdent en précision sonore, ils le récupèrent cependant en énergie brute, l’ambiance de la salle étant bien reproduite. Les spectateurs manifestent leur enthousiasme en petit comité et les musiciens de Brand X haranguent sympathiquement la foule.
Ce disque reste donc encore recommandé en dépit de sa qualité sonore moindre, parce qu’il permet de suivre d’excellentes interprétations de morceaux pleins de ressources instrumentales.
Pays: GB
Gonzo Multimedia
Sortie: 2013/10/07 (réédition, original 1979)