HONEYMOON SUITE – HMS Live (CD + DVD)
Le groupe canadien Honeymoon Suite a été fondé en 1982 par le chanteur Johnnie Dee et le guitariste Derry Grehan. Actuellement, ils sont accompagnés par Peter Nunn (Alannah Myles, Gowan, Brighton Rock), claviers, Rob Laidlaw (Lee Aaron, Kim Mitchell, Rik Emmett), basse, et Bret Carrigan, musicien de studio, batterie. Enregistré en direct au GODS Festival de Bradford, UK, en 2002, cet album dégage une ambiance et des vibrations positives.
Ils sont partis en tournée avec Heart, Billy Idol, Journey, ZZ Top, Bryan Adams, Saga, Status Quo, Aerosmith ou encore Jethro Tull. C’est dire s’ils ont l’expérience de la scène.
Si l’on en croit la chanson « Other Side Of Midnight », HMS aurait mis la ville sens dessus dessous et aurait emmené les femmes dans leurs rêves les plus fous. Non mesdames, ils ne viennent pas en Belgique dans l’immédiat. Les riffs de guitare sont excellents.
Composé par Derry Grehan et Johnnie Dee, les membres fondateurs, « What I Know » parle de l’amitié et de sa rareté : c’est ce qui fait son prix. Quand on croule sous le nombre d’amis, on ne doit pas mettre la barre bien haut (ça, ce n’est pas signé HMS, c’est une note perso). Ce morceau figure parmi les moins bons du CD. Dommage, le sujet méritait mieux.
« Stay In The Light » se déroule sur un rythme répétitif mais néanmoins intéressant. S’il fait gris, si le temps est à la tempête, reste dans la lumière et braque ton attention sur ta cible. Voilà le conseil donné sur cette chanson. C’est quoi la cible ? Une fille repérée par l’instinct du chasseur ? A la fin du morceau, Johnnie Dee a le culot de demander si on se sent bien !
« Burning In Love », sur une musique de caractère, raconte l’histoire d’un mec éconduit par sa dulcinée. Il lui demande s’il n’est pas possible de recommencer parce qu’il l’aime encore. C’est bien masculin, ça : ne pas sentir, ne pas voir quand c’est fini. Tourner la page est la seule solution qui convient à la situation. Point à la ligne.
Sur une musique languissante qui convient à merveille, « Wave Babies » parle de l’art de regarder les filles à moitié nues couchées sur le sable (à moitié, à moitié, c’est pas pour le centimètre qui reste qu’il faut parler de moitié). Elle est pas belle, la vie ? De quoi remotiver les mecs sur le point de se flinguer après « Burning In Love ».
Musique tonique aussi pour « Touch The Sun ». Elle est tout pour lui, il est tout pour elle. Pourtant, elle dit non, elle ne veut pas qu’il touche le soleil. Pour ne pas qu’il se brûle, pardi. Ils ne comprennent rien, les mecs.
« Piano Solo » comporte quelques paroles mais le but du jeu est évidemment de mettre en valeur Peter Nunn, assez discret jusque là.
« What Does It Take » parle encore d’amour fou. Il voudrait avoir des ailes pour lui offrir le ciel, pas moins. C’est facile de vivre vite et fort mais ça ne peut durer, dit-il. Bref, l’un comme l’autre sont sur le point de se ranger. Ici, Peter Nunn se fait entendre pour le plus grand bonheur de tous.
Sur une musique limite hard rock, « Feel It Again » parle d’amour. Ben tiens ! Il voudrait qu’elle revienne, qu’elle lui donne une deuxième chance, il ne peut se passer d’elle, il se fiche des autres. Ici, c’est Rob Laidlaw qui s’exhibe à la basse et il le fait bien, sur une très belle mélodie.
En gros, sur « All Along You Knew », il explique à une fille qu’il a eu une aventure mais qu’il ne peut se passer d’elle. « Nous avons transgressé les règles mais je ne peux me passer de toi. ». Ensuite, il y a la présentation d’un musicien, le batteur.
Batteur qui se réveille pour « Lookin’ Out For No. 1 ». Je veux ma place au soleil, fini le lundi matin et les maux de tête. Le patron m’a perdu, c’est fini. Un peu mégalo le mec, non ? Le patron ne s’en émeut pas, il engagera un autre plus fiable. Il ne doit pas avoir bien compris les règles du jeu ni évalué le rapport de force.
Le morceau intitulé « Guitar Solo » est mené de main de maître par Derry Grehan qui montre et démontre sa dextérité dans son jeu arpégé.
Plus élaboré, « Bad Attitude » est l’occasion d’illustrer la versatilité des musiciens. Les claviers y occupent une place de choix, de même que la guitare. Enfin, cela s’énerve un peu, il était temps. « Tu parles, tu parles, ton attitude joue contre toi. Tu veux tout mais on te rabattra le caquet ».
« New Girl Now » est le premier succès de HMS en Amérique. Il tranche par son rythme atypique et par son caractère plus sophistiqué. Ce n’est plus vraiment du melodic rock mais plutôt de l’alternative. « Je ne veux plus entendre ta voix au téléphone, j’ai une autre fille. Au fond, elle est comme toi. Laisse-moi tranquille. » Na !
Généralement, le DVD apporte un plus. C’est encore le cas ici. La balance n’est pas jamais parfaite. L’oreille humaine, qui privilégie certaines fréquences, non plus. Eh bien, on remarque beaucoup plus Peter Nunn aux claviers sur le DVD, alors que les impressions vont dans le sens de la discrétion sur le CD. Premier sujet d’étonnement.
En écoutant le CD, on ressent l’impression d’être en face d’un groupe festif. Sur le DVD, on comprend pourquoi il a si souvent fait des premières parties. Tout est propre, tout est clean, tout est bien fait. Seulement voilà, il manque ce petit grain de folie qui fait la différence et ça manque de nerf. Deuxième sujet d’étonnement.
Ceci dit, cet album très clean est agréable et ne risque pas de provoquer une émeute. C’est un bon album de melodic rock bien joué, dans un climat serein.
Pays: CA
Frontiers Records / Rough Trade FR CD 229
Sortie: 2005/02/21