TRAFFICJAM – Lonely happy
TrafficjaM est un groupe flamand qui existe depuis 1999 et qui a essentiellement tourné dans le nord du pays, écumant bars et clubs des endroits les plus reculés de la région. Le combo vient de Wingene, un bled situé pas loin de Bruges et Gand. Du point de vue discographique, le groupe s’est fendu d’un mini album en 2008 (« Alternative hardness II »), d’un premier album en 2010 (« Headstrong ») et de ce nouveau « Lonely happy » qui devrait enfin faire sortir ce quatuor intéressant des circuits locaux.
C’est ce qu’on espère en tous cas, à l’écoute des neuf titres de cet album composé par TJ (chant et guitare), Joeri (claviers), Francis (batterie) et Hanz (basse et chant). Le site internet de ces solides gaillards n’est pas très disert sur les détails de la carrière et de l’existence de TrafficjaM. Nous n’avons que le disque « Lonely happy » à nous mettre sous la dent mais c’est déjà suffisamment roboratif et riche en calories pour satisfaire notre estomac.
TrafficjaM fait ici montre d’une impeccable maîtrise musicale, couchant sur la partition un hard rock rugueux, de facture classique (genre Soundgarden ou Faith No More) et toujours enjolivé par des éléments électro subtilement amenés. Les guitares y sont tranchantes, alternant riffs incisifs et solos puissants.
L’enthousiasme de l’auditeur n’est pas forcément éveillé tout de suite sur cet album, car les parties de synthétiseur qui viennent survoler le premier titre « Popsong2 » détonnent un peu par rapport aux ambiances d’aciérie mises en place par la guitare et la rythmique. Mais le groupe retombe rapidement sur ses pattes avec le massif « Webways » qui sait allier rythmes dance et assauts de guitare impériaux sur un rythme rapide. Pareil pour « Say no more » qui tresse des accords hargneux de guitare et laisse partir un chant traité au Jack Daniel’s de contrebande.
Au fur et à mesure que l’on avance dans le disque, on sent bien la personnalité du groupe, dont la cohérence se reflète sur les chansons, bien carrées et toujours prêtes à réserver une petite surprise par-ci par-là. On entend une petite voix plaintive derrière les riffs sauvages de « Will I ever » ou une boite à rythmes échevelée en introduction du brutal « Dont ! let go ». Ces élucubrations électro contribuent à faire de « 2many » un morceau surprenant, alliant frénésie rythmique et guitares thermonucléaires. On se finit sur l’inquiétant « Wish you were », dont le mid-tempo herculéen permet une dernière fois aux instruments et au chant de faire tonner l’orage électrique.
Les hommes de TrafficjaM démontrent ici une certaine maturité musicale et un goût pour le gros rock classique mais néanmoins soucieux d’innover. Un groupe intéressant à découvrir et peut-être à voir sur scène, bien qu’aucun show ne soit prévu dans un proche avenir.
Pays: BE
TJ2013001 (autoproduction)
Sortie: 2013