RETREAT – Captive

En provenance du Québec, Retreat est un jeune groupe punk hardcore mélodique qui réalise avec « Captive » son tout premier album. Guillaume (guitare), Vince (chant et guitare), Xav (basse) et Dave (batterie et chœurs) appliquent ici sur disque les leçons qu’ils ont apprises de l’écoute répétée et intensive de combos comme Green Day ou Offspring. Le quatuor s’est rendu aux studios Sonum de Québec pour y produire son album, avec l’aide de François Fortin qui s’est livré à l’enregistrement, au mixage et à la mastérisation des sept titres de « Captive ».

Fortin a incontestablement fait du bon boulot en donnant au groupe un son costaud et rugueux, qui anime le punk mélodique du groupe et lui donne suffisamment d’énergie pour être convaincant et agréable. Du point de vue de l’écriture, on sent encore chez Retreat l’enthousiasme de la jeunesse, l’entrain printanier qui fait encore prévaloir la fougue et l’instinct sur la réflexion et la démarche méthodique. Car si certains morceaux sont bien mordants, plusieurs titres cachent encore quelques dents de lait qui ne sont pas encore devenues des crocs acérés.

Pour résumer la structure de l’album, disons que Retreat pénètre en force à grands coups d’électricité sur ses premiers morceaux, se laisse ensuit aller à quelques flottements mélodiques plutôt mignonnets vers le milieu avant de finir de manière plus efficace avec ses dernières cartes planquées dans les manches.

« Apex » démarre ainsi l’album sous un gros assaut de guitare, relayé par le non moins explosif « Swallowed by the system ». On ne tarde pas à découvrir le chant mélodieux et les chœurs solides, une formule qui va perdre un peu de sa percussion sur les titres suivants. En effet, ce chant un peu trop angélique pour du punk radical fait perdre son souffle à l’élan épique des premier morceaux (« Pivotal times », mais surtout « Visions » et « I fall »).

Le groupe parvient heureusement à retrouver un nouvel influx avec le métallique « Agony » et un « Outro » tapissé de guitares tranchantes. Mais ici aussi, il semble que les tournures mélodiques que prend le chant maintiennent « Captive » dans un sillon encore trop lourdement influencé par Offpsring ou le Green Day des débuts. Retreat tient le bon bout du point de vue instrumental mais gagnerait à découvrir sa personnalité propre pour véritablement déchirer la toile juvénile qui le garde encore dans la cour des aspirants punk-rockers.

Pays: CA
Autoproduction
Sortie: 2013