ANGELUS APATRIDA – Evil unleashed / Give ’em war
Le label Century Media a demandé au Père Noël quelle serait la meilleure idée pour récompenser tous les thrash métallurgistes bien sages qui ont défendu la cause du metal cette année en achetant des (vrais) disques et en allant voir des (bons) concerts. Et le Père Noël, qui a toujours de bonnes idées (et est un fan de thrash), a suggéré à Century Media de rééditer les deux premiers albums d’Angelus Apatrida, « Evil unleashed » (2006) et « Give ‘em war » (2007). Ça, pour du cadeau de Noël, c’est du cadeau de Noël!
Ici, dès la lecture de ce premier paragraphe, l’amateur de thrash old school s’est déjà précipité dehors, s’est engouffré dans sa Renault Clio et a fait hurler les pneus en partant à toute berzingue vers le disquaire le plus proche. Mais attends, mec! Lis au moins la fin de la chronique! Bon, il est parti… J’espère qu’il trouvera le double CD de Century Media et découvrira avec bonheur les 37 morceaux qui le composent.
Oui, les amis, 37 morceaux. C’est du lourd, de l’imposant, du babylonien. Century Media a truffé les deux galettes qui reprennent « Evil unleashed » et « Give ‘em war » de tas de bonus consistant en des démos de 2003 et 2006. Déjà, avec les simples rééditions des deux premiers albums autoproduits de ce magnifique groupe espagnol fondé en 2000, on aurait été heureux, car ces deux albums n’avaient jamais bénéficié jusqu’à présent d’une distribution internationale. Mais en plus, il y a des démos, dotées d’un excellent son et dont certains titres n’ont pas été repris en album. Là, c’est carrément le bonheur rangé dans une armoire.
Le son est également formidable sur les rééditions remastérisées des deux albums, qui nous emmènent aux premiers pas du quatuor ibérique, quand il se débattait encore avec des influences héritées de Megadeth (le premier album « Evil unleashed ») ou Testament et Metal Church (le deuxième album « Give ‘em war »). Mais évidemment, il est ici question de thrash metal old school, il n’est donc pas étonnant de trouver la marque des grands anciens qui ont forgé le style dans les années 80.
On découvre un Angelus Apatrida moins féroce (encore que…) que sur ses albums « Clockwork« (2010) et « The call« (2012), plus travaillé dans ses constructions mélodiques mais déjà redoutablement technique et puissant (« Versus the world », « Backbone crusher », « Sons of revolution », « Hereditary genius » sur le premier disque ; « Vomitive », l’excellent « So unjustly », « Free your soul », « Never forget », « Collateral damage » sur le second). Avec les écoutes, il apparaît que « Give ‘em war » est plus rentre-dedans, plus direct que « Evil unleashed » et qu’il démontre une capacité d’évolution impressionnante chez Guillermo Izquierdo (guitare et chant), David García (guitare), José Izquierdo (basse) et Víctor Valera (batterie et chœurs).
Avec plus de deux heures trente de thrash metal purulent et explosif dans les oreilles, l’amateur du genre n’aura plus qu’à déposer les armes devant un des meilleurs groupes de thrash européen. Et ceux qui n’ont pas encore les albums d’Angelus Apatrida auront intérêt à écrire le plus vite possible une lettre au Père Noël, qui a fait des stocks de disques de son groupe préféré. Et le tout est au prix d’un album simple! L’hiver sera chaud!
Pays: ES
Century Media
Sortie: 2013/11/18 (réédition, originaux 2006 & 2007)