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MANTRA – Into the light

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Ah, la Bretagne… Pays du folk celtique et des gentils bardes faisant danser les jeunes filles en fleurs autour d’alignements de menhirs, le pays des fest-noz et d’Alan Stivell faisant l’apologie de la harpe, le pays des brises et des vents qui viennent déferler sur la côte granitique, sous le regard usé des vieux marins revenus de campagnes de pêche harassantes…

Eh bien, vous pourrez oublier rapidement tous ces poncifs au sujet de la Bretagne quand vous aurez entendu Mantra, un enfant du pays originaire de Rennes et dont les quatre membres Pierre Junod (chant), Simon Saint-Georges (guitares et chant), Matthieu Monnier (basse) et Gabriel Junod (batterie) pratiquent un métal progressif qui va en faire tomber plus d’un de sa chaise.

Le groupe se forme en 2009 et commet un premier EP « Toward the light » en 2012. On n’a pas trop d’informations sur leur parcours précis, ce qui est rassurant car il a souvent été démontré que plus il y avait de battage médiatique autour d’un groupe, plus celui-ci avait de chances d’être dénué de talent. Nous n’avons donc pour défendre Mantra que cet « Into the light », premier album long format du quatuor qui propose un voyage extraordinaire dans un métal rageur et en même temps parcouru de grands moments de finesse psychédélique ou progressive.

Mantra surprend son monde dès le premier morceau « Toward the light », qui démarre à la façon d’un bon gros morceau de death metal traditionnel mais dont la fin est marquée par une rupture ouvrant la voie à un épisode folk subtilement vaporeux. Morbid Angel rencontrant Nick Drake, en quelque sorte. Dès cet instant, on se dit que Mantra n’est pas un groupe de métal comme les autres. Il a en fait formidablement bien assimilé les leçons de ses prédécesseurs Tool, Mastodon, Opeth ou ses compatriotes de Gojira, pour formuler son propre style, fait de pilonnage massif, d’épisodes sludge metal désespérés et de recueillement mélodique et aérien.

L’album propose huit morceaux assez longs (sept minutes de moyenne) et permet aux musiciens de développer leur écriture, où le brutal cohabite toujours avec le calme, dans une perpétuelle lutte entre la colère et la sérénité, l’inquiétude et la paix, le yin et le yang. Parfois, c’est la violence qui démarre les propos (« Call my name »), parfois c’est l’inverse (« Reborn », « Tribal warming », le magnifique « One »). Mais ce qui est sûr, c’est qu’à aucun moment on ne s’ennuie et que chaque minute de cet album réserve son lot de surprises, d’enthousiasme, de beauté et d’intensité. Il faut dire que la production effectuée en grande partie par le groupe y est aussi pour beaucoup. Il n’y a plus qu’à se laisser porter, bousculer et attendrir par cet album remarquable.

Pays: FR
Finisterian Dead End
Sortie: 2013/07/08

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