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VANGELIS – Albedo 0.39

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Deuxième album de Vangelis à être réédité par le label Esoteric Recordings, « Albedo 0.39 » sort en 1976. C’est un album concept ambitieux qui évoque l’astrophysique et dans lequel Vangelis intervient sur tous les instruments. Outre les synthétiseurs, bien entendu, Vangelis déploie toute une batterie d’instruments hétéroclites qui participent à des montages sonores variés et complexes.

Mais tout d’abord, il faut expliquer ce que signifie le titre de cet album. « Albedo 0.39 » fait référence à la réverbération lumineuse de la planète Terre dans l’espace, c’est-à-dire de la quantité de lumière que l’on peut percevoir si on était en suspension dans l’espace, devant la Terre. Des éminents scientifiques ont calculé cette quantité de lumière et en a déduit à un coefficient de réflexion de 0,39. Je ne remettrai pas en cause ses calculs puisque je ne maîtrise pas encore tout à fait la division à deux chiffres.

Et donc ici, nous sommes en plein hyper-espace, bien coincés dans notre capsule et prêt à bondir d’une orbite à l’autre, perdus dans le grand vide intersidéral. Le décollage se fait avec un des titres les plus célèbres de Vangelis, ce « Pulstar » qui démarre avec cette succession rapide d’arpèges au synthétiseur et que l’on retrouvait jadis dans tous les bons génériques d’émissions scientifiques de notre enfance. C’est sans doute ce morceau qui vaut à cet album de Vangelis de monter jusqu’à la 18ème place des charts anglais, une position record qui ne sera jamais dépassée en Grande-Bretagne et qui ne tombera qu’en 1995 avec la première place de l’album « Voices » en Grèce.

Vangelis poursuit son voyage avec l’utilisation d’instruments plus exotiques, comme un gamelan indonésien (instrument à cloches) sur le tranquille « Freefall », ou des clochettes et des percussions sur le final de « Main sequence », long morceau de huit minutes qui sert de pièce de résistance à l’album. « Sword of Orion » et « Alpha » évoquent des constellations et représentent des titres sur lesquels Vangelis va développer une technique qui lui sera familière plus tard : des thèmes simples de quelques mesures déclinés au fil d’instrumentations complexes, avec interventions de synthétiseurs et percussions.

L’orgue d’église est aussi utilisé pour la suite « Nucleogenesis », deux morceaux aux ambiances plus sombres et marqués par ces notes en arpèges rapides, avec une forte réverbération des claviers. L’intensité dramatique de ce double morceau nous plonge au cœur même de la musique électronique des années 70, Jean-Michel Jarre et Tangerine Dream en tête. On termine l’épopée cosmique avec la plage titulaire de l’album, un titre très stratosphérique sur lequel une voix énonce les propriétés physiques de la Terre (masse, distance du soleil, durée de l’année, albédo…). Cette voix est longtemps restée un mystère mais l’histoire a fini par révéler que c’était l’ingénieur du son de Vangelis, Keith Spencer-Allen, qui a prêté son organe à cet exercice.

« Albedo 0.39 » est un autre des grands albums classiques de Vangelis, où tout son univers musical est brillamment mis en avant.

Pays: GR
Esoteric Recordings ECLEC 2422
Sortie: 2013/11/25 (réédition, original 1976)

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