MACHIAVEL – Colours
Le 11e album studio de Machiavel, sorti en 2011 et intitulé « Eleven », nous avait semblé un album charnière. C’était aussi le premier avec le guitariste Christophe Pons qui remplaçait Thierry Plas. C’est donc avec impatience que ce « Colours » était attendu afin de déterminer vers quel chemin se dirigeait le groupe. On ne l’attendait d’ailleurs pas si tôt. Deux ans seulement après « Eleven » alors qu’il avait fallu attendre six ans après « 2005 ».
D’emblée, je dois dire que je vais me faire des ennemis parmi les fans indécrottables. Pourtant, je vous assure que je suis un fan depuis la grande époque des seventies, leurs débuts quoi. Mais à vrai dire comment passer sous silence cette ambiance norme et insipide qui baigne ce nouvel opus. Même le chant manque de punch ! Et puis, on nage plus dans un rock aux accents poppy dont les chansons semblent avoir été entendues mille fois déjà. La pire est peut-être ce « Every single day » qui se termine comme une chanson de Noël… Au secours ! Notez aussi que Marc Ysaye chante sur deux ballades assez moyennes (il a déjà fait beaucoup mieux !), alors que Roland De Greef, dont on avait découvert la voix sur « Eleven », déçoit cette fois.
L’album commence, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, par des titres qui semblent conçus pour des singles commerciaux. Mais pourquoi cette habitude… Cela donne au CD une image mièvre dès le début et cela ne nous quittera pratiquement pas jusqu’à la fin. Seul un titre sort finalement du lot. Il se nomme « The great white dome ». La voix nous étonne. Il fallait oser. On peut juste lui reprocher un côté classique, dû sans doute à l’orchestre un peu trop présent. Mais la finale, et son solo de guitare dopé par des arrangements claviers et par l’orchestre, nous emporte. Dommage que tout ne soit pas de ce niveau.
Machiavel déçoit donc avec un nouvel opus manquant singulièrement d’imagination et de créativité. On attendait bien mieux de leur part. Mais peut-être sont-ils finalement au bout du rouleau… En tout cas, si vous êtes un fan des débuts, évitez cet opus comme la peste. Si vous avez aimé « 2005 » et « Eleven », vous pouvez tenter le coup à vos risques et périls, car on est ici un sérieux cran en dessous. Si par contre vous découvrez le groupe aujourd’hui, alors il y a peut-être de l’espoir.
Pays: BE
Moonzoo Music 221 2028
Sortie: 2013/11/28