THUNDER – The Magnificent Seventh
Formé par Danny Bowes, chant, et Luke Morley, guitare, le groupe londonien de pop rock Terraplane sort deux albums mais splitte en 1988. Les deux compères recrutent alors Ben Matthews, guitare rythmique, claviers, Gary « Harry » James, batterie, (un grand merci à golgoth2031 pour la pertinence de ses remarques) et Snake, basse, pour fonder Thunder, qui a été découvert par Andy Taylor, le guitariste de Duran Duran.
Peu diffusé à la radio, le groupe possède une horde de fans fidèles qui lui assure le succès en concert, où il excelle. En 1990, Thunder ouvre le Donington Monsters Of Rock Festival devant 80000 personnes et donne une prestation mémorable. Y a-t-il plus belle vitrine ? Quand il se produit avec Iron Maiden, Bon Jovi ou Deep Purple, il leur vole parfois la vedette.
Le groupe se sépare pendant deux ans pour repartir de plus belle au UK Monsters Of Rock Tour en 2002. Depuis lors, Snake a été remplacé Chris Childs à la guitare basse. Sur ce septième album, le groupe est produit par Luke Morley.
Les premiers riffs de « I Love You More Than Rock ‘n’ Roll » sont piqués en partie sur ceux de « Honky Tonk Women » des Stones (1969). La ressemblance avec les pierres qui roulent ne s’arrête pas là et plus loin, on reconnaît sans peine la mélodie de « It’s Only Rock ‘n’ Roll (But I Like It) » (1974) mais le chanteur a une voix haut placée et puissante qui s’apparente plutôt à celle de Paul Rodgers mais en plus aigu par moments. Voilà le décor planté, croit-on.
Mais ces fameuses références du premier morceau sont trompeuses et induisent en erreur. Il n’y a plus trace des Stones par la suite. Beaucoup plus doux au début, « The Gods Of Love » verse rapidement dans le hard rock, spécialité de Thunder. Le morceau est entrecoupé de passages plus doux qui rompent la monotonie. Une grande place est réservée aux guitares.
Avec l’accent mis sur la mélodie, « Monkey See, Monkey Do » évoque Led Zeppelin et de nouveau, les guitares tiennent le haut du pavé. La voix de Danny Bowes fait le reste et est pour beaucoup dans le succès du groupe auprès de ses fans mais Gary « Harry » James n’est pas John Bonham. Sur le plan rythmique, ça manque un peu de nerf.
En contraste avec le titre précédent, « I’m Dreaming Again » débute en acoustique comme une ballade douce très agréable à écouter. Elle devient plus musclée et électrique par la suite mais reste cantonnée dans une zone où ne règne aucune agressivité.
Bien plus hard, « Amy’s On The Run » est bien dans la tradition du genre mais avec quelques nuances. En effet, tous les titres sont très axés sur l’aspect mélodique et sont agréables à l’écoute. Rien à voir avec le heavy metal.
Riffs ravageurs et débauche d’énergie par contre pour « The Pride ». On ne s’embarrasse pas de fioritures pour produire un hard rock bien ficelé et interprété avec beaucoup de conviction. Rien à redire !
L’intro de « Fade Into The Sun », également axé sur la mélodie, fait penser à celle du formidable « We Won’t Get Fooled Again » du Who, qui illustre tellement bien l’esprit du rock. C’est l’occasion d’entendre les claviers, bien discrets jusqu’ici, et cela aussi va dans le sens de la diversité. Pour le reste, c’est un hard rock sans surprise.
La ballade « Together Or Apart » est encore un titre remarquable par sa belle mélodie empreinte d’émotion. Le jeu nuancé et le dialogue entre les guitares est pour beaucoup dans cette réussite. On pense à Wishbone Ash, qui vient juste de se produire au Spirit of 66 de Verviers.
Très speedé, « You Can’t Keep A Good Man Down » fait penser au début à Get Back des Fab Four. La voix de Danny Bowes s’encanaille à la Bon Scott pour accélérer le tempo. Après, cela se déchaîne dans tous les sens, avec cette fois une section rythmique à la hauteur de sa tâche. Irrésistible !
Plus acoustique au début, « One Foot In The Grave » est un hard rock tout aussi irrésistible qui entérine la démarche du morceau précédent, tandis que sur « One Fatal Kiss », très branché guitares, les musiciens prouvent qu’ils ont du répondant, confirmant ainsi ce qu’on savait depuis le premier titre.
A part sur deux ou trois titres, Thunder fait preuve de personnalité pour nous offrir une musique très agréable à l’oreille. Son chanteur a une voix qui sort de l’ordinaire, c’est le moins que l’on puisse dire. L’ennui n’a jamais le temps de s’installer et on peut recommander cet album aux amateurs de hard rock mélodique. Cet album recèle quelques morceaux d’anthologie.
Pays: GB
Frontiers Records / Rough Trade FR CD 228
Sortie: 2005/02/21
Très bonne critique pour un groupe d’exception … Je n’aurais pas tant axé ma critique sur les comparaisons avec d’autres groupes mais chacun son style.
N’hésitez pas à découvrir ce groupe, il ne m’a jamais déçu depuis son premier album malgré des orientations très différentes au cours de sa carrière. Ils seront au Biebob (Vosselaar) le 20 Mars prochain alors, faites-vous plaisir ! 😉
Petite note : Gary James et Harry James ne sont qu’une seule et même personne ! Sur certains albums, on peut d’ailleurs voir Gary « Harry » James.
très bonne chronique pour un très bon album bravo MM