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KINGS OF LEON – Mechanical bull

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Les Kings Of Leon ont eu un parcours assez atypique dans l’histoire du rock. Le groupe des frères Followill, originaire de Nashville dans le Tennessee, avait tout du petit groupe rock indé porté sur des influences country, brillant par ses premiers albums mais dont rien ne laissait supposer qu’il deviendrait un des plus grands groupes rock du moment.

Ce parcours est d’autant plus étonnant que les Kings Of Leon n’ont pas dû séduire le public par leur jeu de scène, l’un des plus timides et les plus amorphes qu’il m’ait été donné de voir de la part d’un groupe de rock. La déception scénique s’était accompagnée au fil du temps d’une déception discographique, les Kings Of Leon s’enfonçant progressivement dans une musique de plus en plus commerciale et sans saveur au fur et à mesure qu’ils grimpaient quatre à quatre les marches de la gloire.

La pilule avait été particulièrement dure à avaler avec « Come around sundown«  (2010), album insultant pour le fan des débuts et indécent du point de vue du pognon qu’il a rapporté à ses auteurs, devenus des superstars menacées par le vertige du succès et la paranoïa qui s’ensuit. Autant dire que « Mechanical bull », successeur du précédent, était attendu au tournant, comme mesure de ce que deviennent les Kings Of Leon. Soit on continuerait dans la bluette insipide faisant tourner la planche à billets, soit on pouvait assister à un redressement rock, hypothétique mais possible.

Le verdict tombe donc avec ce nouveau « Mechanical bull » : les Kings Of Leon ont réussi à donner un coup de gouvernail en direction de terres plus rock. Ouf ! Bon, on ne va quand même pas hurler au génie mais il faut admettre que cet album est incontestablement un mieux par rapport aux deux ou trois derniers albums. Le démarrage est convaincant, avec un triplé « Supersoaker »« Rock city »« Don’t matter » qui culmine avec ce troisième titre qui envoie le bois à tout casser, comme si les Kings Of Leon avaient accidentellement découvert le punk. On remarque également que la voix de Caleb Followill est plus rugueuse et émotionnelle qu’à l’accoutumée, moins nasillarde. Elle convainc sur de belles ballades comme « Beautiful war » ou « Wait for me ».

De cette manière, le groupe parvient à tenir vaillamment les deux premiers tiers de son album, avec le groove matois de « Family tree » ou l’urgence de « Temple » et son petit côté Pretenders. La dernière partie d’album est par contre plus en demi-teinte, avec la préciosité doucereuse de « Comeback story », la moiteur grandiloquente de « Tonight » et sa rythmique à la U2, dont l’influence filtre à nouveau sur « Coming back again ». « On the chin » termine l’album sur une touche country aérienne et rêveuse.

Pour les zélés, la version de luxe de l’album propose deux titres bonus qui ne feront pas forcément avancer le schmilblick, quoique « Last mile home » a son petit charme. Bilan des courses, les Kings Of Leon remontent dans des sphères plus rock avec un album dont la qualité est comparable à celle de « Aha shake heartbreak«  de 2004, c’est vous dire !

Pays: US
RCA
Sortie: 2013/09/24

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