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6:33 & Arno STROBL – The stench from the swelling

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Les Parisiens de 6:33 avaient épaté leur monde en 2011 avec un premier album remarquable, « Orphans of good manners« . Ces péripéties dans le monde musical allumé de Devin Townsend, Faith No More ou Primus avaient immédiatement placé ce groupe formé en 2008 parmi les restaurateurs d’un métal français costaud et inventif, également remis sur pied par Gojira. Pour l’aspect foufou des choses, 6:33 n’a pas son pareil et il le prouve à nouveau avec ce nouvel album réalisé en collaboration avec Arno Strobl.

Pour les ignorants ou les distraits, rappelons qu’Arno Strobl est le fondateur du groupe Carnival In Coal avec son acolyte Axel Wursthorn. Ce duo est à l’origine de quelques albums complètement délirants en matière de métal extrême associé à d’autres genres musicaux inattendus, genre Cradle Of Filth décliné au son du zouk ou Pantera réadapté en disco funk. De 1995 à 2007, Carnival In Coal réalise quatre albums particulièrement conseillés à tous ceux qui aiment le loufoque et le bizarre en matière musicale.

Avec des originaux comme les gens de 6:33, la rencontre avec Arno Strobl ne pouvait donner que des résultats pétaradants. Ce sont toujours Niko (guitare, batterie et claviers), S.A.D. (basse et chant), Mister Z (claviers et samples) et Dietrich von Schtrudle (claviers et programmation) qui officient dans 6:33, enrichi d’un certain Rorschach qui tient les chœurs et le chant lead sur certains titres de cet album « The stench from the swelling » (La puanteur du gonflement, si vous voulez améliorer votre anglais).

Cette fine équipe nous livre ce qu’elle appelle une histoire vraie mais ce qui est surtout vrai, c’est ce métal baroque et orchestré qui saisit l’auditeur d’entrée de jeu et le promène dans un formidable manège fou qui passe par sept chansons toutes plus grandiloquentes les unes que les autres. Strobl et ses complices déambulent avec aisance et excitation dans un univers fait de grosses guitares se confrontant à des assauts de musique de cirque, de disco crétin, de bossa-nova déviante ou de grand orchestre psychédélico-wagnérien. On retrouve ici la folie chère à de grands maîtres comme Devin Townsend (pour lequel 6:33 et Strobl ont ouvert plusieurs concerts), Frank Zappa ou Alice Cooper.

Cette surenchère de grand spectacle explosif et imprévisible est traitée avec une technicité irréprochable par des musiciens qui maîtrisent leurs instruments comme un savant fou manipule ses fioles. À chaque instant, des changements de tempo, des basculements dans des rythmes divers et contradictoires, des montages d’ambiances hilares ou menaçantes. Le groupe s’attaque même à une reprise de « Starlight », le hit des Supermen Lovers de 2001. Ici, la disco house des Frenchies est traitée sur un mode plus électrique mais swingue quand même joliment. Le gros de l’affaire est constitué par les deux derniers titres, une suite intitulée « Giggles, garlands & gallows », qui permet le passage du groupe à travers toutes sortes de climats, de la dance music au métal lourd en passant par l’outrance symphonique à la Queen ou les bondissements rythmiques chers à Primus. Et tout ça pendant vingt minutes, excusez du peu.

Fidèles à leur image, 6:33 et Arno Strobl commettent ici la parfaite association de malfaiteurs soniques et d’empêcheurs de tourner en rond. Tout cela est exécuté avec brio et une classe folle pour cette nouvelle expérience qui vaut encore une fois le détour.

Pays: FR
Wafflegate Productions
Sortie: 2013/04/26

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