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COPERNICUS – L’éternité immédiate

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Parmi les originaux et les bizarres qui peuplent le monde de la musique, Copernicus se pose un peu là. On connaît peu de choses de ce personnage étrange, inclassable, qui roule sa bosse sur scène et en studio depuis trois décennies. Sur la quinzaine d’albums que Copernicus a réalisés depuis 1985, son album « Immediate eternity » reste son grand œuvre. Ce dixième album élaboré en 2001 a été enregistré en Équateur et a été décliné sous plusieurs formes et langues. Il y a d’abord eu une première version en anglais (« Immediate eternity ») et espagnol (« La eternidad immediata »), puis une deuxième version refaite en anglais (« Immediate eternity II ») ainsi qu’en allemand (« Die sofortige Ewigkeit II ») et en français (« L’éternité immédiate II »). Tout cela occupe le bon Copernicus durant les années 2001-2005. Le disque qui nous intéresse ici est donc une réédition qui sort cette année.

Copernicus, mystérieux chanteur sans doute d’origine polonaise (d’après son pseudonyme et son accent), considère que cet album multiple est le meilleur de sa carrière. C’est bien que nous sachions cela car ça nous permettra de fuir les autres albums. Car si « L’éternité immédiate II » est le meilleur album de Copernicus, je ne veux même pas savoir à quoi ressemblent les autres…

Le chanteur s’est associé avec un groupe équatorien pour réaliser cette série d’albums progressifs qui racontent les liens de l’humanité avec la Terre, elle-même replacée dans son cadre cosmique, le tout étant parsemé de considérations philosophico-scientifiques sur l’atome. Autant le dire tout de suite : les amateurs de farfelu vont être servis.

Pour rester indulgent envers cet album aberrant, il faut faire une séparation entre la musique elle-même, exécutée par un orchestre compétent qui sait faire parler les guitares et construire des mélodies rock progressif convaincantes, et le chant, qui est totalement affreux. Copernicus gueule comme un putois et dans un mauvais français des considérations délirantes sur la physique nucléaire, l’humanité, le système solaire, la mécanique quantique et l’apocalypse. Ses exagérations vocales chevrotantes, comme une rencontre effroyable entre Léo Ferré et Julien Clerc, vrillent les nerfs dès la première minute d’écoute. L’homme déballe des considérations toutes faites sur le danger de l’atome, la destinée suicidaire de l’homme qui détruit sa propre planète et pratique l’avortement, etc. En somme, toutes les âneries que profèrent les écolos bobos à l’encontre du citoyen de base qui se sent coupable de polluer alors que les vrais pollueurs militaro-industriels continuent de couler des jours heureux.

Paroles ridicules (« La conscience atomique est la compréhension constante de la constitution atomique et subatomique de l’univers entier »), chant ovin insupportable toujours porté sur l’exagération et l’emphase, tout fait de cet album un ramassis de philosophie de comptoir au scientisme approximatif, à la poésie grotesque. Seule la musique peut sauver cette œuvre insensée, délirante dans le mauvais sens du terme et dont on se demande bien à qui elle peut s’adresser. Copernicus pourrait peut-être proposer un jour une version entièrement instrumentale de son disque, ça aiderait…

Pays: EC
Nevermore Inc
Sortie: 2013 (réédition, original 2005)

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